Sur l’échelle de la déstabilisation...



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Des intégristes ont planté des panneaux religieux au bord de certaines routes. Comment réagir face à ça ? En plantant des intégristes au bord des mêmes routes. Et en...

... oubliant de les arroser!

Qu’est-ce qui est le plus déstabilisant pour un pays ? Un blogueur ou une pénurie de médicaments qui met en danger les populations
fragiles ? Les populations, tout court ? Parce que j’entends bien les Frères, là-haut, toutes catégories confondues, civils et militaires nous appeler de manière ferme à éviter de déstabiliser la Principauté par de l’activisme virtuel. Mais je les entends moins, voire point du tout lorsque les rayonnages et tiroirs des pharmacies soufflent de leurs vents hurlants leur vide sidéral. Je n’ai pas encore lu un communiqué, une seule ligne coléreuse du ministre de l’Intérieur ou du chef de l’armée désignant comme une ligne rouge à ne pas franchir la «pénurie» de médocs. Pourtant, dans les faits, sans parti pris, en me gardant bien de me départir de ma «légendaire objectivité» — mais tout de même muni de toutes mes maladies chroniques — je pense fort humblement qu’un blogueur, ou une bande de gosses chahuteurs, ou un humoriste, ou un groupe de musique gnawi, ou un «village culturel», ou encore un café-crème littéraire sont moins nocifs sur la santé et la vie de milliers de cancéreux, de cardiaques ou d’insuffisants rénaux que cette «mafia» du comprimé qui tue tous les jours plus que le terrorisme, plus que les accidents de la route, plus que les appareils de chauffage contrefaits et même plus que les caméras cachées du Ramadhan ! Je ne suis pas sismologue. Je n’y comprends goutte aux plaques tectoniques. J’avoue même mon ignorance abyssale en matière de procédures d’urgence en cas de tremblement de terre, si l’on excepte le réflexe de plonger sous une table ou de se caler dans l’encadrement d’une porte, mais j’ose cette téméraire question très «richtérienne» : un blogueur ou un clown peuvent-ils être ces cerveaux maléfiquement déstabilisants qui auraient réussi à transformer nos hôpitaux en mouroirs et la maladie diagnostiquée en certificat de décès assuré ? Je fume du thé et je reste éveillé aux réponses, le cauchemar continue.
H. L.


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