Des témoignages pour une mémoire collective

Agé de 82 ans, Bellahsène Bali est l’un de ces combattants algériens qui ont immortalisé des pans de la guerre de libération dans une dizaine d’ouvrages, dont le Rescapé de la ligne Morice, le Colonel Lotfi, Héros anonymes de la Wilaya V Zone 1, l’Epopée d’une jeunesse saignée à blanc, Amirouche, l’enfant terrible de la Révolution, Ogb Ellil, etc.

Il a participé à la guerre de Libération nationale en qualité de fidaï en 1956 et a été chef de 5 cellules de fidayine, puis associé au groupe de commandos de Tlemcen et instructeur dans les mines à la 8e zone en 1958. Il a été blessé par balle en 1956 et par des éclats de grenades et de mines bondissantes en 1958, avant d’être démobilisé en 1959. Pour clore le tout sur la vie de maquisard de ce courageux combattant, nous saurons que les autorités coloniales l’avaient condamné à 10 ans d’emprisonnement en 1956, ensuite à 20 ans de travaux forcés en 1959 avec mise sous séquestre de ses biens avant de prononcer à son encontre une sentence de mort, la même année.

C’est ce que nous souligne Mohamed Zerrouki, un proche de l’auteur. D’ailleurs, son dernier livre, Ogb Ellil, rappelle le destin de ce héros atypique. «Bali révèle par ce témoignage une vérité dont seuls ceux qui étaient au maquis connaissent les contours, celle de la face obscure de la Révolution, avec ses rivalités, ses luttes d’influence, ses jalousies, ses injustices et ses règlements de comptes.

Bali dira qu’il est temps de créer des associations de la mémoire collective, pour avoir une histoire sans secrets et sans espaces voilés. La mémoire devient, alors, un patrimoine national qu’il convient de conserver et de mettre en valeur et il revient à l’État d’en assurer la sauvegarde… »