Commune de Tizi Ouzou

Le plan de circulation mis aux oubliettes

Le plan de circulation de la ville de Tizi Ouzou, dont l’étude remonte à 2011, tarde à être mis en application pour réduire un tant soit peu les embouteillages qui congestionnent le chef-lieu de wilaya à longueur de journée.

Le projet devait porter sur l’installation de nouvelles plaques de signalisation, la réglementation du stationnement, le réaménagement des carrefours, la recherche de nouveaux itinéraires, la conversion des rues à double sens en voie à sens unique, ainsi que la mise en place  des  feux tricolores au niveau de certains carrefours.

«L’étude que nous avons élaborée a été remise cette année à tous les membres de la commission chargée du plan de circulation routière, dont l’APC, la sûreté de wilaya, la daïra et la direction des travaux publics», nous apprend le directeur des transports, Naït Youcef Samir. «Nous n’avons pas de solution de rechange pour décongestionner le trafic routier.

C’est un projet vital et urgent. L’étude du nouveau plan de circulation n’est qu’une période de transition. Nous devons passer à autre chose, réaliser des parkings, améliorer le transport urbain», nous dira Naït Youcef. Alors que le parc automobile a augmenté considérablement, les voiries communales n’ont pas connu de changement notable.

Malgré la réalisation d’infrastructures depuis 2003, dont trois trémies, trois gares intermédiaires, un auto-pont et l’évitement du centre-ville par la rocade sud, Tizi Ouzou étouffe toujours sous la circulation automobile. «En plus des particuliers, les rues du chef-lieu de wilaya sont empruntées par 140 bus urbains, 600 fourgons et une flotte de transport universitaire.

Il y a aussi 16 stations de taxi d’une quarantaine de véhicules chacune, deux stations pour camions de transport de marchandises, sans compter les véhicules de gros tonnage travaillant pour les chantiers et les transporteurs clandestins.

La ville suffoque littéralement. L’implication du citoyen est importante pour un plan de circulation fluide. La reconversion de rues à double sens en rues à sens unique ne réglera pas le problème si des automobilistes stationnent sur les deux côtés», estime le directeur des transports. Le problème du stationnement chaotique  contrarie le travail de sensibilisation des agents de l’ordre qui multiplient sabots et PV.

Parc auto en hausse

«C’est la cause principale des bouchons au centre-ville. Beaucoup d’automobilistes stationnent en 2e et 3e positions, notamment au niveau du boulevard Stiti», constate le commissaire principal, Ben Aouicha Azzedine, chef de service de la sécurité publique de la sûreté de wilaya.

«Les chauffeurs de bus et de fourgons de transport doivent, eux aussi, éviter le stationnement en dehors des arrêts. On ne peut pas mettre un policier derrière chaque automobiliste. Nous sensibilisons le citoyen tout en sanctionnant les fautifs, surtout quand il s’agit de stationnement anarchique et autres  infractions au code de la route». En plus du projet de régulation routière auquel est associée cette institution de sécurité, le commissaire Ben Aouicha nous a annoncé un plan d’action visant à mettre de l’ordre au niveau des aires de stationnement et des espaces publics de la ville.

«Nous avons recensé 20 parkings illicites au chef-lieu de wilaya. Nos services ont entrepris des actions pour la prise en charge de ce phénomène. Les gérants de ces espaces non autorisés seront auditionnés par la police et déférés devant la justice. Le citoyen est appelé à signaler tout dépassement du genre en contactant le numéro vert 15/48».

Sollicité au sujet du nouveau plan de circulation, le maire de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, s’est contenté de dire : «Nous allons installer quelques feux tricolores dans des points stratégiques de la ville. Pour le reste, nous attendons la décision de la commission chargée de la conception du nouveau plan de circulation (daïra, DTP, transports, sûreté, ndlr). Personnellement, je n’y crois pas.»

En attendant la concrétisation de ce projet destiné à fluidifier le trafic routier, les conducteurs et leurs accompagnateurs sont condamnés à prendre leur mal en patience, notamment aux heures de pointe.