A Ouargla, les jeunes diplômés font annuler le concours de Sonatrach



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Une nouvelle manifestation mais cette fois pour un tout autre objectif à Ouargla, où l’université Kasdi Merbah a été le théâtre, hier, d’une déferlante de manifestants venus contester l’ouverture du concours de recrutement de 450 agents par Sonatrach, organisé dans le campus universitaire à des candidats venus des quatre coins du pays. Ils exigent le respect des directives gouvernementales concernant la priorité aux enfants de la wilaya.

Quelque 300 manifestants ont occupé les lieux toute la matinée, alors que les épreuves du concours étaient programmées. Ils ont présenté aux organisateurs une plateforme de revendications de cinq points, dont le report du concours, la révision de la condition d’âge (limité à 35 ans) et l’exigence d’un 12 de moyenne.

L’assainissement des listes des candidats devant passer le concours à Ouargla en prenant en compte la directive 19/04 du Premier ministre concernant le respect de la législation du travail en matière de recrutement de la main-d’œuvre, donnant la priorité aux enfants de la région à qualification égale selon les profils demandés.

Cette directive datant de 2004, signée par Ahmed Ouyahia faisait état de mécontentements manifestés au Sud, particulièrement par des jeunes demandeurs d’emploi, en raison d’une insuffisance d’encadrement au niveau de l’Agence nationale de l’emploi, mais aussi de dysfonctionnements importants nés de la violation de la législation du travail.
le sésame

Les manifestants ont par ailleurs réclamé l’augmentation des postes pour l’actuel concours ainsi que le quota de postes de celui d’octobre 2016, menaçant d’organiser une nouvelle protestation au siège social de l’entreprise, à Alger, le cas échéant. Sonatrach a fini par reporter le concours à la mi-journée, soulignant que sa décision résultait de la non-réunion des conditions idoines de sa tenue.

La dynamique de la contestation sociale est telle, à Ouargla, qu’un suivi rigoureux des préoccupations de la rue s’opère pour encadrer les jeunes. Ainsi, les manifestants ont relevé de multiples cas de documents délivrés par des agents municipaux, notamment des certificats de résidence, un sésame permettant à tout candidat non natif de la wilaya de Ouargla de s’inscrire à l’Agence locale de l’emploi et ainsi prétendre à participer un concours ou bénéficier d’un poste.

Des images de personnes se ruant sur les guichets des gares routières du pays à la veille du concours ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Ibek Abdelmalek, leader de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC) a exprimé sur sa page facebook un sentiment de colère devant un «grand problème où la bande maffieuse qui mine le dossier de l’emploi fait partie de la mafia politico-économique de la wilaya dont l’une des missions est de délivrer de faux certificats de résidence à leurs protégés». Ibek a ajouté que «tout le monde connaît ces personnes mais personne ne veut en parler, par peur de représailles ou par pur esprit de loyauté tribale».


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