Abdelaziz Bouteflika n’a jamais été satisfait du bilan des relations franco-algériennes. Le chef de l’Etat a même manifesté ouvertement son exaspération par rapport au traitement de faveur dont jouissait la Tunisie et le Maroc auprès de la France au détriment de l’Algérie.
Et le témoignage inédit que vient de publier l’ancien ambassadeur français à Alger Bernard Bajolet, et patron des services secrets français la DGSE, en dit long sur la colère qui animait pendant longtemps Abdelaziz Bouteflika à l’égard de Paris. En effet, dans son livre qui vient de sortir à Paris, Bernard Bajolet raconte minutieusement le contenu de ses conversations avec le président Bouteflika. “On nous a parlé de relations privilégiées avec l’Algérie. Mais en réalité, les privilèges ont été réservés au Maroc et à la Tunisie. L’Algérie, elle, n’a rien vu”, se plaignait en 2006 le président de la République, sans masquer son ton exaspéré, lorsqu’il avait rencontré pour la première fois le diplomate français.
D’après Bernard Bajolet, Abdelaziz Bouteflika montrait une “extrême lucidité” et très “direct” lors de leurs échanges respectifs. Le Président de la République se montrait enfin à l’aise avec Bernard Bajolet parce qu’il n’était pas “protocolaire”.