Dans un ouvrage qui est paru jeudi dernier à Paris, Bernard Bajolet, diplomate français tout terrain et ancien patron du renseignement extérieur (DGSE), a raconté plusieurs anecdotes qui nous emmènent dans les coulisses de la diplomatie française en Algérie.
En effet, l’ancien ambassadeur de France à Alger entre 2006 et 2008 a dévoilé les dessous de plusieurs événements qui ont fait l’actualité franco-algérienne au cours des années 2000. Ainsi, dans ce même ouvrage, Bernard Bajolet confie que le Président Abdelaziz Bouteflika avait refusé, en été 2008, de parler au téléphone avec Nicolas Sarkozy, le Chef d’Etat français de l’époque. Et pour cause, le président Bouteflika entendait à travers ce geste symbolique contester l’arrestation et la mise en examen à partir du 14 août 2008 du numéro 2 du service du protocole de l’ambassade d’Algérie à Paris, à savoir le diplomate Mohamed Ziane Hasseni qui était accusé, à tort, d’avoir joué participé à l’assassinat de l’opposant Ali Mécili, tué à Paris en 1987.
Selon Bernard Bajolet, Abdelaziz Bouteflika était de passage à Paris pour des examens médicaux au moment de ces faits. L’ancien ambassadeur français à Alger occupait à l’époque la fonction de coordonnateur national du renseignement à l’Elysée. “La justice française est indépendante, même quand elle se trompe”, a commenté ainsi le diplomate qui deviendra plus tard, à partir de 2013, le chef de la DGSE, les services secrets français. “Il est difficile de le faire comprendre à certains de nos partenaires étrangers”, a ironisé l’ancien diplomate pour commenter la colère d’Abdelaziz Bouteflika.