Décès de Brahim Brahimi

La presse libre en deuil



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Brahim Brahimi est diplômé de l’Institut de journalisme d’Alger et de l’Institut français de presse. Il est titulaire de deux doctorats — en sciences de l’information et en sciences politiques — soutenus à l’université Paris II. Brahim Brahimi avait fondé en octobre 2009 l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information (ENSJSI), qu’il a dirigée jusqu’à son départ à la retraite, en 2013.

L’annonce de la disparition, hier, du professeur Brahim Brahimi, à l’âge de 72 ans, a jeté l’émoi au sein de la corporation des journalistes et des professionnels des médias.

Brahim Brahimi est connu et apprécié tant par les vieux routiers du journalisme, auxquels il a apporté ses analyses et ses éclairages sur l’évolution de la presse et ses challenges, que par les jeunes travailleurs des médias qui ont bénéficié de son expérience et de sa pédagogie.

Il a, sa vie durant, œuvré au développement de la presse libre et s’était surtout engagé avec de nombreux journaux privés qui lui avaient ouvert leurs colonnes à ses contributions spécialisées.

A El Watan, il avait animé des séminaires de formation en compagnie de ses amis spécialistes des médias, le Pr Belkacem Mostefaoui et Belkacem Ahcène Djabellah, au profit des journalistes de ce quotidien. Les rédactions régionales d’El Watan d’Oran, de Constantine et de Tizi Ouzou avaient bénéficié de son savoir.

Pour le sud du pays, des rencontres régionales ont eu lieu à Djelfa, et à chacun de ces séminaires, le Pr Brahimi insistait non seulement sur les principes de l’écriture journalistique, mais aussi sur les fondamentaux du métier : l’objectivité et l’engagement pour la défense des droits humains. Ces rencontres étaient aussi l’occasion pour le jeune journaliste de découvrir la capacité d’écoute chez cet éminent expert de la presse qui répétait à ceux qui l’écoutaient : «On apprend à tout âge et à tous les niveaux.»

Brahim Brahimi est auteur de plusieurs ouvrages, comme Le pouvoir, la presse et les intellectuels en Algérie (1989), Le pouvoir, la presse et les droits de l’homme (1998), Le droit à l’information à l’épreuve du parti unique (2002). Dans ce dernier ouvrage, la dédicace de l’auteur (p. 4) — «cet ouvrage est dédié à l’ensemble de la profession qui a résisté à l’intégrisme et aux ”harcèlements” du pouvoir» — dévoile les principes et illustre la vision et la personnalité de Brahim Brahimi.

Sollicité pour apporter son témoignage, Belkacem Mostefaoui, professeur à l’Ecole supérieure de journalisme, déclare : «Brahim Brahimi a été un ami et un collègue de longue date. Il avait été dans une posture d’enseignant-chercheur qui a construit des remparts contre l’establishment et tous les pouvoirs. Il était un homme libre et un universitaire prolifique, qui a consacré sa vie à la recherche et à la publication. Mon ami Brahimi a été en résistance trois décennies durant : contre le parti unique d’avant 1989, avec la presse privée durant les années 1990 et contre la bureaucratie et l’autoritarisme des années 2000.»

Brahim Brahimi est diplômé de l’Institut de journalisme d’Alger et de l’Institut français de presse. Il est titulaire de deux doctorats — en sciences de l’information et en sciences politiques — soutenus à l’université Paris II.

Il avait fondé, en octobre 2009, l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information, l’ENSJSI, qu’il a dirigée jusqu’à son départ à la retraite, en 2013.               


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