Mohamed Hadj Djilani, Premier secrétaire du FFS

«Le spectre de la violence généralisée pèse sur le pays»



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Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) met en garde contre la dégradation continue de la situation sociale du pays. Décrivant une situation explosive, marquée par des manifestations de rue et des émeutes, le premier secrétaire du FFS craint le pire pour le pays.

Intervenant à l’ouverture des assises sociales qu’a organisées hier à Alger le plus vieux parti de l’opposition, Mohamed Hadj Djilani insiste sur cette situation de tension dans plusieurs wilayas du pays, qui est, selon lui, «le résultat de l’échec d’un système de gouvernance et de la distribution inéquitable des richesses nationales». Une situation qui constitue une «menace réelle sur la cohésion nationale».

Le premier secrétaire du FFS estime que cette situation «fait planer le spectre de la violence généralisée et d’une situation incontrôlable, dont le pouvoir portera seul l’entière responsabilité». Il considère que «la crise économique accentue les inégalités, les injustices sociales et les frustrations des populations, dont l’émeute est devenue l’unique moyen d’expression sociale». Pour Mohamed Hadji Djilani, la politique sociale de l’Etat «n’est pas conçue pour assurer un progrès social.

Bien au contraire. Elle se caractérise par une couverture sanitaire catastrophique, une sécurité sociale désastreuse et une politique d’emploi obsolète et dépassée». (Il pointe du doigt) «La situation dégradante de différents secteurs, l’éducation, l’université, la santé, qui ne répondent pas aux besoins des citoyens et n’offrent pas les conditions d’une vie décente», ajoute le Premier secrétaire du FFS, qui cite les inondations qu’ont connues plusieurs régions du pays ces dernières semaines, ainsi que la résurgence de maladies qui sont censées être totalement éliminées.

Exclusion

«Cette situation influe négativement sur l’avenir de notre peuple, notamment notre jeunesse. Une jeunesse exclue, une jeunesse marginalisée, sans horizons et sans espoir d’un avenir meilleur», poursuit Mohamed Hadji Djilani, pour lequel «il n’y aura pas de progrès social sans démocratie, que l’alternative socioéconomique n’est possible que dans le cadre d’une alternative politique et d’une économie sociale de marché». (Il affirme) «Que la solution est dans une économie productive et diversifiée dans le cadre de l’état social. Que la santé des Algériens et des Algériennes ne peut être assurée que dans le cadre d’un système de santé intégré et décentralisé. Que la considération et l’amélioration du système de sécurité sociale sont vitales pour la dignité des Algériens et des Algériennes», souligne-t-il.

Et de considérer «urgent de renforcer la retraite fortement menacée actuellement sous le prétexte d’une Caisse nationale de retraite déficitaire». «Face à un régime qui fait tout pour maintenir le statu quo, le FFS milite pacifiquement pour le changement et la construction d’un Etat démocratique et social», estime Hadj Djilani qui réitère la détermination de son parti à «lutter pour la réalisation de la prospérité économique des Algériens, et construire avec eux le progrès social, loin des politiques conjoncturelles, mais dans la cohérence, la transparence et la solidarité nationale».

Le premier secrétaire du FFS insiste sur la nécessité de reconstruire le consensus national. «Le FFS est plus que jamais convaincu qu’une alternative est possible dans notre pays, par la reconstruction d’un consensus national et populaire, car le peuple est la source de toutes les légitimités», soutient-il, affirmant qu’il continuera à militer pour «l’élection d’une assemblée constituante, clé de voûte de l’instauration de la deuxième République».

Acquis menacés

De son côté, Mohand Amokrane Cherifi, membre de l’instance présidentielle, fait état des incongruités des politiques économiques du régime actuel, qui se dirige droit vers l’instauration d’un libéralisme débridé. Il estime que les Algériens, comme d’autres peuples, vivent aujourd’hui les conséquences des politiques de prédation des pays développés. M. Cherifi considère que dans un tel contexte, «la raison et l’intérêt supérieur du pays commandent que les revendications sociales représentatives soient entendues et prises en considération».

Mais voilà, en Algérie, c’est tout le contraire qui arrive. «Le régime a déclaré la guerre aux forces sociales. La mécanique implacable de l’antisocial est engagée par le système. Rien ne l’arrêtera, sauf à lutter ensemble afin de stopper sa course destructrice des acquis sociaux arrachés au prix de sacrifices de générations d’Algériens avant, pendant et après la glorieuse Révolution de Novembre.»

Mobilisation citoyenne

Pour Mohand Amokrane Cherifi, «tout concourt à la neutralisation des mouvements sociaux et à un appauvrissement accéléré de la population». Il estime que «le cours du pétrole qui remonte permettra au système de se renforcer en ajoutant à l’arme de la répression celle de la corruption». Ce membre de l’instance présidentielle du FFS évoque ainsi une Algérie «devenue une société duale : une Algérie minoritaire dedans, avec ses privilégiés, et une Algérie majoritaire dehors, avec ses exclus sociaux».

Il décrit ainsi un pays en régression sociale, où un Algérien sur trois est au chômage. Parmi les causes de cette régression sociale, Mohand Amokrane Cherifi cite l’absence d’Etat de droit et de démocratie, un Etat centralisé et bureaucratique sans contre-pouvoirs et un monopole syndical. Pour sortir de ce marasme socioéconomique, Mohand Amokrane Cherifi préconise la mobilisation citoyenne et la convergence du combat politique et des luttes syndicales pour la satisfaction des revendications sociales.


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