tout en soutenant le Front populaire solide

Le RND refuse de rallier le FLN



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Le RND ne va pas intégrer le front populaire solide initié par le FLN en réponse à l’appel du chef de l’Etat dans son message du 20 août dernier.

Ce qui était juste une lecture des évènements est confirmée par le porte-parole du parti, Seddik Chihab. La formation du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n’éprouve «nul besoin d’adhérer à une formation politique pour concrétiser ce front populaire qui a pour objectif de préserver et renforcer la stabilité et la sécurité nationales», a déclaré Seddik Chihab à l’agence officielle APS. Mais le refus de rallier l’initiative du FLN ne signifie pas que le RND est hostile au front populaire. Bien au contraire. Le porte-parole du RND a affirmé que son parti œuvrait quotidiennement sur le terrain pour construire le front populaire solide tel que prôné par le président de la République en vue de préserver la sécurité et la stabilité du pays. «Le RND œuvre quotidiennement à expliquer le contenu de l’initiative du front, à faire prendre conscience de son importance et à souligner l’impératif de prendre part à son édification», a-t-il déclaré. Il a expliqué que la conjoncture actuelle marquée par des défis nationaux, dont la nécessité de surmonter les difficultés économiques, les menaces et défis régionaux et internationaux «implique l’édification de ce front populaire pour préserver les acquis nationaux». La déclaration de M. Chihab contredit donc une affirmation du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, qui avait annoncé que le RND allait rejoindre l’initiative et qu’une rencontre avec les dirigeants du parti est prévue. On assiste presque au même scénario de 2014 lorsque l’ancien patron du FLN, Amar Saadani, avait lancé le projet de construction du mur national. Le RND avait refusé de rejoindre ce mur qui a fini par s’écrouler avec le départ de Saâdani de la tête du FLN. Le RND n’est-il pas satisfait de la démarche du FLN en ce qui concerne le front populaire solide ? Seddik Chihab ne le dit pas. Mais le patron du parti majoritaire a souligné, à maintes reprises, que le FLN ne cherche pas à monopoliser l’initiative qui «est ouverte à toutes les forces vives du pays». «Le FLN ne prétend pas monopoliser le Front. On veut juste réunir les conditions de sa réussite», affrime-t-il à chaque occasion. Selon Ould Abbès, le front populaire solide vise à protéger le pays de tous les dangers, de préserver la stabilité et l’unité nationale, et à consolider les capacités du pays à faire face aux défis sécuritaires et économiques, ainsi qu’à la lutte contre les fléaux, dont la drogue. Le 20 août, dans son message à l’occasion du double anniversaire des attaques du nord constantinois (20 août 1955) et du congrès de la Soummam (20 août 1956), le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a appelé à la construction d’un «front populaire solide», afin de garantir la stabilité de l’Algérie face à toutes les manœuvres internes et menaces externes. «Par ce front populaire solide, vous devez contrecarrer toutes les manœuvres politiciennes et tentatives de déstabilisation de nos rangs par des interprétations erronées ou en opposition aux préceptes de notre religion. Vous devez également, grâce à ce front populaire solide, faire face à tous les fléaux, et en premier lieu la corruption et la drogue, qui rongent notre économie et notre société», a lancé le chef de l’Etat.

Karim Aimeur


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