Les médias marocains s’emparent des affaires Bajolet et Moussaoui



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Par Kamel M. – Les médias marocains n’ont pas raté l’occasion qui leur a été offerte par les dernières déclarations controversées de l’ancien patron des services des renseignements français (DGSE) et du départ (expulsion ?) de l’attaché de presse de l’ambassade d’Iran à Alger. Deux sujets qui concernent le Maroc directement, selon les médias du Makhzen, qui se sont focalisés sur ces deux affaires particulièrement.

D’abord, une révélation de Bernard Bajolet, ancien ambassadeur de France à Alger, sur des propos que lui aurait tenus le président Bouteflika sur les relations tumultueuses entre les deux voisins. Le chef de l’Etat aurait affirmé à son interlocuteur qu’il n’y aurait pas de réchauffement des relations entre l’Algérie et le Maroc tant que Rabat persévère dans sa politique colonialiste au Sahara Occidental et continue d’empêcher la tenue du référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui.

Le président Bouteflika prouve ainsi que la position de l’Algérie par rapport au dossier sahraoui n’est entachée d’aucune hypocrisie et que le discours officiel et les entretiens secrets avec les officines étrangères sont similaires et ne dévient pas d’un iota. L’affirmation de Bernard Bajolet confirme, par contre, que la France sert d’avocat au régime monarchique de Rabat, en lui servant d’intermédiaire auprès d’Alger pour tenter de pousser les autorités algériennes à lâcher du lest en rouvrant, par exemple, la frontière telle que le demande le Maroc depuis l’erreur fatale de Hassan II qui avait décidé, de façon unilatérale, d’imposer le visa aux Algériens après avoir accusé l’Algérie d’être derrière les attentats de Marrakech en 1994.

Même topo s’agissant de l’attaché culturel de l’ambassade d’Iran à Alger, Amir Moussaoui, à qui il a été signifié sa fin de mission en Algérie. Pour les Marocains, Alger s’est débarrassé de celui qui «a servi d’intermédiaire dans l’armement du Polisario par l’Iran à partir de la capitale algérienne». On se souvient que les accusations fallacieuses de Rabat avaient provoqué une sourde colère à Alger sans que l’Algérie ait jugé utile de répondre à ce qu’elle a qualifié de «canular» dont seul le Makhzen est capable.

Les médias marocains sont à l’affût de tout ce qui bouge en Algérie, et tout ce qui s’y déroule semble être considéré comme un problème marocain. Histoire, sans doute, de faire oublier aux Marocains leur état de victimes de la spoliation de leurs richesses par une monarchie prédatrice et de détourner les regards des événements qui secouent le Rif révolté depuis de nombreux mois.

K. M.


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