5 anciens puissants généraux-majors placés en détention

où se trouve la vérité sur la chute de “ces géants” ?



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C’est une première historique. Jamais au grand jamais, dans l’histoire de l’Algérie contemporaine, des dirigeants aussi puissants, des généraux aussi influents et hauts gradés de l’armée aussi nombreux n’ont chuté de cette manière brutale et intrigante. Oui, ce 14 octobre 2018 marque un tournant majeur dans l’histoire politique de l’Algérie indépendante. Et pour cause, ce jour-là a vu le placement en détention de 5 généraux-majors, les poids lourds du haut commandement militaire de l’armée algérienne durant ces 10 dernières années. Mais cet événement n’a toujours pas livré ses secrets, voire ses mystères. 

Aucun Algérien ne s’attendait à ce coup de tonnerre. Le juge d’instruction près le tribunal militaire de Blida a placé sous mandat de dépôt, à savoir la détention préventive et provisoire,  les anciens commandants des première, deuxième et quatrième régions militaires, respectivement les généraux-majors Habib Chentouf, Saïd Bey et Abderrazak Chérif, le général-major Nouba Menad, ancien commandant de la Gendarmerie nationale et le général-major Boudjemaâ Boudouar, ancien directeur central des Finances au ministère de la défense nationale.

Plusieurs sources sécuritaires ont confirmé officiellement cette information à de nombreux médias algériens. Algérie Part avait rapporté en exclusivité il y a de cela plusieurs semaines que ces généraux-majors vont être présentés devant les juges du tribunal militaire de Blida. Mais jusqu’à aujourd’hui, aucune source officielle n’a voulu communiqué publiquement sur ce dossier. Ni le ministère de la Défense Nationale, ni la Présidence de la République, n’ont pondu le moindre communiqué pour éclairer la lanterne des Algériens.

Un silence intriguant qui soulève des interrogations. Pis encore, un flou mystérieux qui suscite toutes les interrogations sur cette affaire politique, un véritable scandale d’Etat totalement étouffé. La justice militaire est, certes, discrète. Elle a ses normes, ses procédures et ses propres réglementations qui nécessitent le devoir de réserve. C’est compréhensible. Cependant, les Algériens ont le droit de comprendre ce qui se passe au plus haut sommet de leur propre Etat. Ces bouleversements engagent des enjeux qui déterminent leur quotidien. Le gouvernement a le devoir de fournir des explications pour rassurer une opinion publique paniquée par la vitesse des changements radicaux, quelques fois violents, qui s’opèrent en Algérie depuis l’éclatement du scandale de la cocaïne d’Oran.

Si ces emprisonnements et poursuites judiciaires s’inscrivent dans le sillage d’une opération “mains propres” destinée à limiter les dégâts de la corruption, comme nous l’avancent plusieurs sources proches du sérail, les Algériens ne peuvent que se féliciter d’une telle optique car ils sont tous unanimes à affirmer la nécessité d’un assainissement de la vie politique du pays. Ceci dit, il n’est pas possible d”établir une connexion entre cet incroyable scandale ébranlant la hiérarchie militaire et les prochaines élections présidentielles qui devront avoir lieu en 2019. Oui à la justice, l’Etat de Droit, mais non aux règlements de comptes, aux luttes claniques. Il n’y a pas plus dangereux que ce fléau pour l’avenir du pays.

 

 

 


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