Témouchent

 Enfin, il pleut !

Si depuis septembre, où 21mm de précipitations ont été enregistrés sur une partie de la wilaya, soit la plaine de la Mléta, cela après les deux mois secs de juillet/août, c’est hier que la baraka a pointé le bout de son nez, selon l’expression consacrée en milieu rural.

Une bien avenante réapparition, puisque c’est une pluie fine dont les gouttes pénètrent profondément le sol plutôt que de lessiver inutilement en surface comme la pluie battante. Elle était attendue impatiemment, sachant que les projections de l’emblavement arrêtées par la DSA tablent sur 137 900 ha contre 135 510 ha réalisés lors de la campagne agricole 2017/2018.

L’augmentation attendue devrait profiter aux fourrages, qui passent d’une superficie de 9210 ha à 10 600 ha, ainsi qu’aux légumineuses qui, de 9700 ha augmentent dans la même proportion à 12 300 ha. Pour ce qui est des labours, ceux du printemps ont atteint 25 300 ha, alors que ceux de l’automne en sont encore à 31 600 ha.

Il y a cependant lieu de déplorer que les terres louées l’année passée à des spéculateurs pour la plantation de melons et de pastèques n’ont pas été assainies du paillis synthétique qui les couvrait. Les films en plastique ont été retournés par les socs des charrues, les locataires ayant laissé entendre à leurs contractants qu’ils étaient biodégradables !

Y a-t-il quelque part une institution pour tirer la sonnette d’alarme et protéger les terres publiques majoritaires à 81% à travers la wilaya? Seules les terres privées échappent à ce funeste sort. Point positif cependant, l’apparition de semenciers privés aux côtés de la CCLS.

Ils concurrencent l’entreprise publique, en raison de ses équipements devenus obsolètes, au plan de la qualité de leurs semences. On constate que même si le prix du privé est le double de celui de la CCLS, leurs produits trouvent preneurs.

Ces nouveaux opérateurs ne produisent pas la semence. Ils achètent des récoltes chez des multiplicateurs et font l’opération de tri et de traitement. «Il n’y a cependant pas lieu de pavoiser, parce qu’il ne s’agit que de petites quantités», tempère le DSA.

A la question de l’écueil des capacités de stockage, Témouchent produisant plus de céréales qu’elle ne peut en stocker au point de recourir à des palliatifs pas toujours heureux, le directeur des services agricoles annonce une opération d’encouragement du privé à investir dans la réalisation de silos, l’administration se chargeant de les encourager par la cession de terrains d’assiettes.