57e anniversaire du 17 octobre 1961

Machaâl Chahid ressuscite le rôle des porteurs d'espoir



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L'atrocité des crimes commis par la France coloniale n'a pas seulement révolté les Algériens ayant subis toutes sortes de supplices et dépouillés de leurs biens, mais elle a suscité également la solidarité de certains français qui étaient convaincus de la justesse de la cause algérienne. C'est le cas du réseau dit « Jeanson » qui a été créé par le militant français Francis Jeanson en 1960, insufflant ainsi une brise d'espoir au sein de la Fédération du Front FLN en France.


Selon Maitre Fatma Zohra Benbraham qui est intervenue hier au forum d'El Moudjahid, plus 3000 militants français avaient rejoint ce réseau, dans le souci de soutenir le peuple algérien dans sa lutte contre le joug français. Une conférence-débat a été consacrée au réseau en question à l'occasion du 57e anniversaire des manifestations des Algériens à Paris le 17 octobre 1961, qui ont été réprimées par l'armée française en perpétrant des massacres parmi les manifestants.


A travers un exposé très intéressant et captivant, la juriste a d'emblée fait savoir que le rôle de ces porteurs de valises consiste essentiellement en l'internationalisation de la question algérienne. Car, estime la conférencière, l'artisan de ce réseau agissait avec intelligence, où il œuvrait à convaincre et avoir la sympathie de l'élite ainsi que la sphère syndicaliste, dont le poids pesait lourdement en France. Outre ce rôle, les « porteurs d'espoir », comme il plaît à beaucoup d'historiens et témoins de les nommer, assuraient une mission d'une importance inestimable. Celle de l'aide financière directe au profit de la Fédération du Front FLN en France, ajoute madame Benbraham.


Ce réseau, explique-t-elle, s'occupait surtout de la collecte d'argent et son transfert sur la banque du Front de Libération nationale en Suisse et en Belgique. Elle a considéré que grâce à cet argent mis et transféré dans des valises de marques de luxe, permettant d'éviter toute suspicion, que la Fédération du Front FLN en France a pu mener ces actions de lutte contre le colonisateur français à l'étranger. D'après Maitre Benbraham, le réseau Jeanson agissant en concert avec le réseau Curiel qui se chargeait de transporter les fonds collectés en usant de la situation nantie de certains amis de la cause algérienne qui avaient mis à la disposition de FLN leurs villas et voitures prestigieuses.


De son côté, Mohamed Ghafir témoin du travail entrepris par les « porteurs d'espoir » en sa qualité de responsable à la Fédération FLN, a souligné la contribution efficace de ce réseau qui a, martelé-t-il, requinqué l'esprit révolutionnaire chez les militants du FLN. Cet ancien moudjahid recense d'environ 4000 activistes, si l'on tient compte des adhérents anonymes. Relatant à ce titre que les efforts de ces activistes d'origine française, ont permis à la résistance algérienne de tenir et persister sur le territoire de l'ennemi même.


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