57EME ANNIVERSAIRE DU MASSACRE DU 17 OCTOBRE 1961

Ici on noie les Algériens !



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Cinquante-sept ans après, l’Algérie se souvient encore du tragique évènement qui témoigne encore de la sauvagerie et de la haine d’une France colonisatrice qui n’a point hésité à jeter les corps inertes de milliers d’hommes et de femmes, qui ont longtemps flotté sur le fleuve (La Seine). Des Algériens et des algériennes qui réclamaient pacifiquement contre le couvre-feu raciste qui leur été imposé de force, une mesure qu’ils ont osé braver et ne plus subir l’interdiction de circuler librement. Ce jour-là, des dizaines d’Algériens ont été noyés dans la Seine ou massacrés par la police française à Paris. Un jour qui ne doit point s’oublier par  devoir de justice. Le 17 octobre 1961 alors que la guerre d’Algérie touche à sa fin, le FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris pour dénoncer le couvre-feu raciste imposé quelques jours plus tôt aux Algériens et par extension à tous les Maghrébins (obligation d’être sans cesse isolé, et interdiction aux travailleurs algériens de sortir de 20h30 à 5h30, les cafés tenus par des musulmans doivent fermer à 19h...). Cette manifestation rassemble environ 30.000 personnes. En réaction à ce couvre-feu et afin d'exprimer leur refus de ces mesures qui restreignent la liberté de circulation, des Algérien(ne)s, hommes, femmes et enfants, à l'appel du FLN, osent braver cet interdit et sortent, en rangs serrés, manifester dans les rues de Paris. Mais très vite, cette manifestation qui se voulait pacifique se transforme en "tragédie". Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, qui a reçu carte blanche des plus hautes autorités, dont de Gaulle, lance, avec 7.000 policiers, une répression sanglante. Il y aura 11.730 arrestations, et peut-être beaucoup plus de 200 morts, noyés ou exécutés, parmi les Algériens. Interpellations. Arrestations. Fouilles. Violences verbales et physiques. Humiliations. Des corps sont jetés à la Seine. Des hommes sont conduits au palais des Sports. D'autres sont parqués au parc des Expositions, au stade des Courbetin et au centre d'identification où ils sont enfermés pendant plus de quatre jours. Certains meurent sous l'effet de la torture. D'autres sont refoulés en Algérie. Ce crime  commis au coeur de l’État français n’a toujours pas été reconnu officiellement  et 57 ans après, la vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, en particulier la guerre de libération  nationale, non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’état que constitue le 17 octobre 1961.  Certes, le 17 octobre 2012, le Président de la République (M. François Hollande) avait  fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. ». Mais le terme de crime n'est point repris, et la responsabilité, sous entendue, n'est plus clairement définie. Aujourd’hui, 57 ans après ce  massacre, la France tend  à oublier encore  les corps flottants de sa Seine et tient juste à harmoniser sa coopération économique en Algérie, en tirant un terme sur l’histoire qui ne saura jamais oublier ses crimes.


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