Une stèle pour commémorer un un crime d’Etat



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Massacres du 17 octobre 1961 à Paris

Une gerbe de fleurs et puis s’en vont. La commémoration du 57e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 à Paris n’a rien apporté de nouveau.

La reconnaissance tant attendue de ces événements sanglants n’a pas eu lieu. Ni le président français, qui semblait pourtant avoir pris à bras-le-corps la question de la mémoire, et encore moins ses ministres ne se sont recueillis à la mémoire des dizaines de victimes de la machine répressive de Maurice Papon. A l’exception de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a annoncé hier le remplacement de la plaque commémorative des tragiques événements par une stèle artistique. L’annonce a été faite lors du recueillement qui s’est déroulé hier matin à l’angle du pont Saint-Michel et du quai du Marché-Neuf en présence de l’ambassadeur d’Algérie Abdelkader Mesdoua. La plaque commémorative de bronze a été apposée en 2001 dans un endroit invisible, et depuis cette date, les membres de la communauté nationale, les militants pour la reconnaissance de ce massacre par l’Etat français et des historiens n’ont eu de cesse de réclamer de changer cette plaque afin de la mettre dans un endroit visible et à la hauteur de l’événement pour que les passants et touristes la remarquent facilement. Jour pour jour, il y a 57 ans, des Algériens ont été massacrés à Paris par la police française au cours d’une manifestation pacifique pour l’indépendance de l’Algérie qui était alors en pleine guerre de Libération. Ce jour-là, les Algériens de Paris et sa banlieue, hommes, femmes et enfants, avaient décidé de braver le couvre-feu appliqué uniquement aux personnes au faciès maghrébin. Préparée par la Fédération du Front de libération nationale (FLN) de France, la manifestation pacifique a connu une répression des plus sanglantes en plein cœur de Paris, au moment où des négociations entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et le gouvernement français se déroulaient en Suisse. Des milliers d’Algériens, rappelle-t-on, ont été tués et blessés, et dont un nombre important a été jeté à la Seine par la police française. La commémoration de ce massacre se déroule cette année dans un contexte particulier dans le sens où cela intervient à quelques semaines de la reconnaissance officielle, 61 ans après, sur la responsabilité de l’armée française au sujet de la disparition et de l’assassinat de Maurice Audin, mathématicien qui militait pour l’indépendance algérienne. Intervenant, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, Ali Haroun, responsable de la fédération de France du FLN, rappelle qu’il s’agissait pour les protestataires de dénoncer un couvre-feu raciste, en ce sens, déclare-t-il, qu’«il s’imposait uniquement aux Algériens». Il cite à cet effet une note de la préfecture de police interdisant «aux français Musulmans» de circuler en groupe de plus de trois personnes et de ne pas sortir de chez eux entre 19h30 et 5h30. Il indique que cette impitoyable répression a été déclenchée au moment même où des représentants du FLN et du gouvernement français négociaient une cessation du conflit en Algérie. Il signale, d’autre part, que ces exactions ne se sont pas arrêtées là. M. Ali Haroun indique que la situation de violence ainsi créée a alors amené les militants de la fédération à réagir en s’en prenant particulièrement aux «policiers tortionnaires», sans préciser les méthodes utilisées pour cela. Notant, par ailleurs, que les politiques français ont persisté, durant de longues années, à occulter cette tragédie, il souligne qu’en une seule soirée, celle-ci a vraisemblablement donné lieu à la mort de 200 à 400 Algériens, ainsi qu’à 12.500 arrestations, dont un millier de femmes et 111 enfants.

R. N.


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