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La vacance du poste de Bouhadja confirmée: Un nouveau président dans deux jours



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Après le bureau de l’APN qui a déclaré la vacance du poste de président, c’est au tour de la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’Assemblée de confirmer cette vacance, accélérant ainsi le processus de destitution de Saïd Bouhadja en vue d’élire un nouveau président.

Le président de cette commission, Amar Djilani, a indiqué, jeudi, que «la Commission a élaboré un rapport confirmant la vacance du poste de président de l’APN lors d’une réunion consacrée à l’examen de la saisine qui lui a été adressée par le bureau de l’Assemblée, lequel avait déclaré mercredi la vacance du poste lors d’une réunion d’urgence». «Tous les éléments juridiques de l’état de vacance sont réunis pour incapacité du président de l’APN (Said Bouhadja) à assurer ses fonctions, du fait de son désaccord avec les députés et son refus de démissionner», a indiqué la commission dans un communiqué. «Ce cas de figure s’inscrit dans le cadre des dispositions légales prévues par l’article 10 du règlement intérieur de l’APN, lequel prévoit qu’en cas de vacance de la présidence de l’APN par suite de démission, d’incapacité ou d’incompatibilité ou de décès, il est procédé à l’élection du président de l’APN suivant les mêmes modalités prévues par le présent règlement intérieur dans un délai maximum de quinze (15) jours à compter de la déclaration de la vacance», a précisé le même communiqué. Mais les députés de la majorité présidentielle (FLN, RND, TAJ et MPA) qui se sont rebellés contre le président de l’APN, voulant le pousser à la démission, ne veulent pas attendre tout ce délai pour procéder à l’installation d’un nouveau président. Selon certains députés, une séance plénière aura lieu demain, dimanche, pour permettre à la majorité d’approuver la vacance, et une autre interviendra lundi afin d’élire un nouveau président. Cela se passe au moment où Saïd Bouhadja qui qualifie d’illégales toutes les actions des contestataires observe le silence depuis trois jours. Va-t-il se soumettre au fait accompli ou continuera-t-il à se considérer comme le président de l’Assemblée ? Dans ce cas, l’on risque d’avoir deux présidents de la chambre basse du Parlement d’ici lundi. Des députés partisans du président envisagent la tenue d’un rassemblement de soutien à Bouhadja qui a déjà bénéficié de l’appui de l’Organisation nationale des moudjahidine, de l’Association des anciens condamnés à mort et de la Fédération de la société civile dont il est président d’honneur. Même la séance plénière pour constater et approuver la vacance du poste n’est pas encore chose acquise pour les députés de la majorité. Durant les deux jours de protestation au sein de l’APN, ils étaient à peine une cinquantaine à être présents. Saïd Bouhaja réclame le soutien de la majorité même si les contestataires affirment que le nombre de signataires de la motion de retrait de confiance est de plus de 350 députés. En tout cas, les partis de l’opposition, qui observent, impuissants, le spectacle, ont dénoncé une destitution illégale de Saïd Bouhadja. Le FFS, le RCD et le MSP ont tous jugé que la destitution est anti-constitutionnelle.
Une chose est sûre : le bras de fer opposant Saïd Bouhadja aux députés des partis de la majorité présidentielle peut s’inscrire dans la durée, y compris si la séance plénière constate la vacance de son poste.

Karim Aimeur


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