L’appel de Mohammed VI à l’Algérie n’était ni sincère ni de bonne foi



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Par Kamel M. – A peine le roi du Maroc tendait-il une main «amicale» à l’endroit de l’Algérie qu’une «source gouvernementale» marocaine a tenté de justifier ce «revirement» soudain du Makhzen. Les propos de cette «source» anonyme qui s’est confiée à l’agence de presse française sont sans ambages. L’appel du pied de Mohammed VI vise à discuter les yeux dans les yeux des questions qui fâchent : la drogue, la contrebande, la question du Sahara Occidental, les faits historiques non clarifiés, les conventions non respectées.

Le ton est donné. Dit par un haut responsable marocain, cette formulation tendancieuse laisse entendre insidieusement que les conventions dont il est question n’ont pas été respectées par la partie d’en face, c’est-à-dire l’Algérie, et que l’épineux problème du trafic de drogue doit être étudié avec le voisin, alors que c’est ce dernier qui pâtit de ce que le Maroc est le producteur et exportateur par excellence de cannabis dans la région, voire dans le monde. Pour le sujet de Mohammed VI, il y aurait également des «faits historiques non clarifiés», allusion sans doute à la vision expansionniste de Rabat qui convoite des territoires de l’extrême-ouest de l’Algérie.

Cette sortie, loin d’être surprenante, élimine tous les doutes sur les desseins inavoués du Makhzen à travers le discours lénifiant de son roi. A vrai dire, cette démarche est plus que douteuse compte tenu de son timing et de son expression publique. Cette «ouverture» est purement tactique. Le Maroc veut, en effet, «bilatéraliser» la question du Sahara Occidental et cette diversion a pour objectif de mieux faire passer ses exigences en matière de format de négociations en décembre prochain à Genève, en y incluant l’Algérie comme partie prenante.

Le roi veut aussi soigner l’image internationale du Maroc, en montrant l’exemple de celui qui tend la main tout en se montrant en réalité intransigeant sur les paramètres de règlement du conflit. D’ailleurs, dans ce même discours, Mohammed VI insiste sur «l’intégrité territoriale» et sur l’examen de «toutes les questions bilatérales sans exception», allusion au dossier sahraoui qu’il veut ainsi négocier avec l’Algérie et non pas avec le principal concerné, le Front Polisario.

L’Algérie avait déjà essayé, dans le passé, de découpler les relations bilatérales et l’intégration régionale de la question du Sahara Occidental. Des commissions sur les questions consulaires, les biens des nationaux, etc. avaient été installées pour baliser le processus de normalisation. Mais, dans sa compréhension vicieuse des choses, le Makhzen a voulu dénier à l’Algérie le droit et la possibilité d’évoquer la question du Sahara Occidental, y compris à Genève et à New York. Le Maroc voulait que l’Algérie révise ou abandonne sa position de principe de soutien à la cause sahraouie.

Lorsque l’Administration américaine avait essayé d’introduire le monitoring des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, le Maroc avait repris ses attaques virulentes contre l’Algérie qu’il a accusée d’être derrière cette proposition américaine. Le secrétaire général du parti Istiqlal était même allé, on s’en souvient, jusqu’à menacer de reprendre par la force Tindouf et les «provinces orientales».

K. M.


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