Vous et nous



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Par Bachir Medjahed – Depuis longtemps, tout a été fait pour décrire le champ politique comme un théâtre d’opérations semi-clandestines autour d’enjeux liés à l’idéologie et la nature de l’Etat. Une logique de confrontation entre la démocratie et l‘islamisme ? Une logique de confrontation entre la démocratie et l’autoritarisme ? Une logique de confrontation entre l’islamisme et l’autoritarisme ?

Une configuration triangulaire. L’autoritarisme, dit-on, est dénué d’idéologie. Seuls l’intéressent le pouvoir et l’argent. Les acteurs dits autoritaristes, ceux qui sont au pouvoir, bien sûr, les autres n’y étant pas parvenus, pas encore ou peut-être jamais, se savent menacés à la fois par la démocratie et l’islamisme. Deux menaces mortelles. Mais, disent-ils, ou pensent-ils, la démocratie ne peut pas s’instaurer immédiatement car les islamistes sont là pour mettre le feu à la maison. L’islamisme ne peut pas s’instaurer non plus car les démocrates (lire les laïcs) sont là pour eux aussi mettre le feu à la maison.

Alors, il n’y a que «nous» qui pouvons garantir la stabilité. Il n’y a que «nous» pour conduire le pays en intégrant ce qui est commun à ces deux courants. Dites-nous ce que voulez qu’on fasse pour vous ? Vous voulez la démocratie ? Qu’à cela ne tienne, nous vous en ferons. Vous voulez qu’on fasse l’islamisme ? Qu’à cela ne tienne. Nous vous en ferons. Nous constituons un gouvernement mosaïque. Il y a en «nous» un peu de chacun de «vous». L’histoire, le présent et l’avenir. Des religieux, des berbérophones des arabophones. Avec tout cela, «vous» n’êtes pas avec «nous» ? Si c’est «notre» place que vous voulez, dites-le «nous», au moins cela sera plus clair. Le peuple saura alors que c’est le fauteuil que «vous» voulez.

D’ailleurs, le peuple le sait assez. C’est pour ça qu’il ne vote pas pour «vous». «Nous» savons qu’il ne votera jamais pour «vous». «Nous» savons même à l’avance (et «vous» ne l’ignorez sans doute pas) quel score «vous» aurez aux prochaines élections. Tout est transparent. «Nous» l’avions déjà dit. «Nous» vous laisserons gagner quelques sièges aux Assemblées élues, juste assez pour que «vous» continuiez à exister, car on a quand même besoin d’une opposition pour dire qu’on a gagné. Quant à l’élection présidentielle, ce n’est pas la peine du tout qu’on en parle. Préparez dès maintenant vos discours de félicitations pour «notre» candidat !

B. M.


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