«Une main invisible travaille au sabotage des projets de Cevital»



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Le comité que vous présidez vient de tirer la sonnette d’alarme à propos de cinq autres projets qui subissent des blocages. Qu’en est-il au juste ?

En effet, au moment où on attendait un dénouement heureux aux blocages de l’usine de trituration de Cevital à Béjaïa, on apprend à notre grande surprise qu’un plan de déstabilisation du groupe Cevital a été mis en place par une main invisible, qui profite de sa proximité avec les décideurs, travaille de jour comme de nuit au sabotage de ses projets d’investissement au niveau national.

A Sétif, ce sont les deux usines d’électroménager, Samha et Brandt Algérie, qui sont carrément à l’arrêt. Bloquées par les services des Douanes qui réclament, tenez-vous bien, une amende de 250 milliards de centimes ! Ce blocage met en péril la pérennité de 3500 emplois.

A Tizi ouzou, c’est OXXO, un projet de plus de 2000 emplois, qui risque de ne jamais voir le jour. A Boumerdès, c’est le mégaprojet du Hub portuaire de Cap Djinet, qui devait créer un million d’emplois directs et indirects, qui est bloqué.

A Blida, c’est le projet d’Evcon, nouvelle technologie révolutionnaire pour la production de l’eau ultra pure, qui voit ses équipements bloqués au niveau des ports algériens. A Béjaïa, ce sont les deux principales vocations de la wilaya qui sont attaquées.

Un méga projet touristique prévu sur la côte est de la wilaya, créateur de plusieurs milliers d’emplois, est bloqué. Dans le domaine de l’agroalimentaire, c’est l’usine de trituration qui est bloquée depuis exactement 600 jours. Ce sont 1000 emplois directs et 100 000 emplois indirects bloqués pour notre jeunesse.

Vous parlez d’un acharnement concerté. Qui est derrière tous ces blocages ? Un cabinet noir ? Pour quelles motivations ?

Honnêtement, au départ, on pensait que le problème pouvait être réglé au niveau local. Il est clair que le sabotage de Cevital n’est pas un acte isolé, il y a une stratégie bien établie chez certains cercles hostiles à l’Algérie qui agissent pour déstabiliser Cevital. Dans la sphère économique, il y a deux conceptions opposées qui s’affrontent. Il y a l’Algérie qui produit et l’Algérie qui vit de la commande publique.

C’est cette dernière conception de l’économie qui est portée par certains hommes d’affaires hostiles à Cevital. Le Premier ministre a lui-même pointé du doigt leur influence et ingérence dans la sphère publique. Rappelez-vous qu’avant sa nomination comme Premier ministre, il avait critiqué la position de l’EPB. Il a estimé qu’il y avait «une autre manière» de traiter ce conflit.

Et aujourd’hui, on constate qu’aucune autorité publique n’est en mesure de débloquer une situation qui va pourtant à contre-courant du discours officiel et des orientations du président de la République, qui appelle à la diversification de notre économie et à la facilitation des conditions d’investissement.

Ce sont toutes ces incompréhensions qui poussent des observateurs à se poser la question sur la main invisible qui serait derrière ces blocages. De nombreuses sources médiatiques citent Réda Kouninef, qui, d’après elles, utiliserait ses liens privilégiés avec des cercles du pouvoir, notamment le conseiller et frère du président de la République, Saïd Bouteflika, pour bloquer des équipements de Cevital. Cette situation est à la fois scandaleuse et très inquiétante.

Le Conseil national de l’investissement vient d’exclure Béjaïa des wilayas destinées à bénéficier des avantages accordés pour l’activité de trituration de graines oléagineuses. Cette exclusion participe-t-elle de cet acharnement ?

Absolument, après plus de 600 jours de blocage de l’usine de trituration, et après quatre grandes marches populaires de plusieurs milliers de citoyens, le Conseil national de l’investissement a, dans ses résolutions du 30 octobre dernier, validé, contre toute attente, une liste de 25 wilayas où l’activité de trituration de graines oléagineuses est éligible aux avantages accordés à l’investissement, excluant la wilaya de Béjaïa où la demande est pourtant réelle, voire même populaire.

Cette résolution discriminatoire cible de façon flagrante Cevital et Béjaïa, locomotive économique de la Kabylie, et met en danger l’unité nationale. Elle constitue une atteinte grave aux droits économiques de la jeunesse qui réclame à cor et à cri des emplois durables.

L’attitude des autorités algériennes contraste avec l’accueil réservé au groupe Cevital en France par le président Macron. Comment voyez-vous cette différence de traitement ?

Grâce à Cevital, l’Algérie dispose aujourd’hui d’une technologie révolutionnaire pour la fabrication de l’eau ultra pure, cette technologie qui appartient à un groupe algérien, Cevital en l’occurrence, constitue une arme stratégique pour notre pays, qui va lui permettre de préparer l’après-pétrole.

Cette technologie à elle seule nous permettra de répondre aux besoins du marché mondial, que ce soit pour l’industrie pharmaceutique, du dessalement de l’eau de mer, des besoins d’eau pure pour l’agroalimentaire, etc. Macron n’a pas fait le déplacement pour rien, en homme avisé, il mesure l’importance d’un tel levier économique.

En effet, l’attitude de nos autorités contraste avec l’accueil réservé au groupe Cevital en France par le président Macron. Cette situation nous la vivons à la fois avec beaucoup de frustration et d’inquiétudes.

Va-t-on vers la reprise des actions de rue ?

D’abord, je tiens à vous informer qu’au-delà des intimidations dont j’ai fait moi-même objet, pour me dissuader de continuer ce combat, j’ai appris de sources sûres que la machine judiciaire sera remise en marche pour nous intimider. Pour notre coordination, toute relance économique passe inévitablement par le renforcement de l’économie nationale productive, dans le cadre de laquelle s’inscrivent les projets de Cevital.

Soucieux de l’avenir de notre pays, nous assumons nos responsabilités. Et nous appelons l’ensemble des représentants de la communauté universitaire, l’ensemble de la société civile, de la classe politique, tous les élus ainsi que les opérateurs économiques à une réunion élargie qui se tiendra le samedi 24 novembre à 9h au siège du comité de participation de Cevital-Béjaïa, pour débattre de ces blocages tous azimuts et décider ensemble des éventuelles actions à entreprendre pour la sauvegarde de Cevital et pour exiger l’arrêt immédiat de l’acharnement contre Cevital et le déblocage de tous ses projets, l’intégration de Béjaïa dans la liste des wilayas où l’activité de trituration de graines oléagineuses est éligible aux avantages accordés à l’investissement, l’accostage des bateaux au port de Béjaïa, le débarquement des équipements et la réalisation de l’usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital, une répartition juste et équilibrée des investissements et de la richesse dans notre pays, et une gestion transparente et juste de l’économie nationale.

 


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