La banane, saison 4



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La banane. Oui, on va encore en parler. Il ne doit pas y avoir beaucoup de pays dans le monde où on en discute autant, même pas les pays producteurs dont certains n’ont que ce fruit comme principale source de revenus. Mais c’est encore «d’actualité», paraît-il. La banane, les Algériens l’ont «vécue de longues années durant comme un… traumatisme. Jamais un fruit n’a été autant emblématique de leurs frustrations, jamais un aliment n’a incarné à ce point les errements d’une période, celle des «années de plomb».  Tous les Algériens d’un certain âge s’en souviennent. Enfin, peut-être pas tous, il devait quand même bien y avoir «même en ce temps» des quidams qui, pour une raison ou une autre, avaient d’autres sujets de préoccupation que la banane. Oui, le flash-back s’impose à chaque fois qu’il est question de ce fruit et il en est question depuis quelque temps.
Depuis des années, on pensait en avoir fini, en rangeant la «question» dans le tiroir des mauvais souvenirs. Mauvais et un peu cocasses, il faut en convenir. Puis, on a quand même fini par l’avoir, la banane. De petite gâterie, elle s’est rapidement «démocratisée», avant de se banaliser au point de devenir moins chère que l’orange et, à des moments, que… la pomme de terre, ce qui a souvent inspiré l’humour populaire, jamais en panne de génie. Puis les gouvernants se sont aussi mis à… avoir du génie et ils ont limité les importations de la banane, dans la foulée d’une «réorganisation» du commerce extérieur présenté comme la sublime panacée à la folie dépensière, responsable de l’érosion de notre bas de laine en devises. Résumons : il n’y a jamais eu d’émeute pour réclamer des bananes mais on a estimé qu’il en fallait quand même. Bien, il y en a eu. Puis, on a drastiquement réduit l’importation. Bien, les prix ont flambé mais personne n’en est mort. Mais voilà, le ministre du Commerce revient nous dire que «notre problème» est réglé, on va avoir à nouveau des bananes. Il anticipe même sur les prix de la… libre importation, ce sera au  maximum  250 dinars le kilo, qu’il a dit : «Dans le processus de réhabilitation du commerce extérieur, on a supprimé les licences pour pratiquement tous les produits. Il ne restait plus que deux produits qui sont la banane et quelques types de viandes. Désormais, ils ne sont plus soumis aux licences ni aux quotas. C’est donc un commerce libre moyennant la conformité à la réglementation internationale et le paiement des droits et taxes. Les deux derniers produits qui restaient sous licence sont désormais libres à l’importation… dans le cadre de la promotion de la concurrence, de la transparence et pour avoir un prix abordable au niveau des marchés.
Avec cette libéralisation, je ne crois pas que le prix aille au-delà des 250 dinars.» Le ministre du Commerce ne nous somme pas de jubiler mais il n’en pense pas moins, manifestement. Nous aurons donc des bananes. Ce n’est pas sûr que ce soit à ce prix parce que la «concurrence», si elle avait un jour fonctionné dans ces zones, ça se saurait. Mais c’est sûr que ça va encore inspirer le génie populaire. Pas seulement dans l’humour.
S. L.

 


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