Rente et corruption



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Beaucoup d’Algériens, sinon la plupart d’entre eux, ont intégré, souvent contre leur gré, ces dernières années, une donnée essentielle, sinon capitale, à savoir que l’amélioration de leur bien-être au quotidien dépendrait exclusivement d’une reprise durable des cours des hydrocarbures sur les marchés internationaux.

En d’autres termes, de l’augmentation ou non de la rente. Or, le rapport de la Cour des comptes, rendu public le 16 novembre dernier, pointe du doigt un certain de nombre d’insuffisances liées essentiellement à la gouvernance et la gestion des deniers publics. On apprend que sur l’ensemble des projets inscrits depuis une dizaine d’années, la majorité d’entre eux n’ont pas été réalisés ou accusent des retards considérables. La part de ceux qui ont été menés à terme chute de manière inquiétante dans certains secteurs, comme celui de la jeunesse et des sports où elle n’a pas dépassé les 23% !

Faut-il alors s’étonner que la pratique du sport soit si faible dans un pays comme l’Algérie, dont les trois quarts de la population ont moins de 30 ans, ou encore que l’oisiveté des jeunes, en manque de loisirs et d’activités culturelles, prenne des proportions inquiétantes aussi bien dans les villes que dans les campagnes ?

L’oisiveté est mère de tous les vices, il suffit d’examiner les chiffres en hausse concernant l’usage de la drogue, la criminalité et la violence, aussi bien dans les quartiers urbains que dans les zones rurales pour mesurer l’étendue de cet abandon des jeunes. Et par là même le degré de désintérêt des pouvoirs publics à l’égard de cette majeure partie de la population.

Mais il y a encore plus grave. En effet, le gaspillage de deniers publics est devenu systématique au point de se transformer en règle de conduite de tous les projets et programmes publics d’investissement à travers la spirale des surcoûts et des réévaluations. D’où les innombrables retards dans la réalisation et l’impact financier considérable du syndrome des «restes à réaliser» qui impacte l’essentiel de tous les projets de développement. Il serait d’ailleurs intéressant que la Cour de comptes puisse évaluer ce que coûte ce syndrome à la collectivité nationale. C’est de là que part la corruption, notamment à l’occasion de la passation des marchés publics et la constitution de ces barons intermédiaires qui font les beaux jours de l’informel.

A cela, est-il nécessaire d’ajouter la fuite des capitaux générés au cours d’opérations du commerce extérieur avec «l’explosion» des importations. Une évasion que la surfacturation des produits importés et le non-rapatriement total ou partiel des avoirs générés au cours d’opérations d’exportation rendent encore plus facile, en dépit du discours officiel sur la rigueur en matière de commerce extérieur.

Un discours contredit par la pratique, comme par exemple la substitution par le montage local de véhicules neufs interdits d’importation, et ce, en attendant la mise en place d’une industrie automobile à fort taux d’intégration. On s’aperçoit que pour les six premiers mois de l’année en cours, elle aura coûté plus cher que l’importation de véhicules neufs par rapport à la même période pour 2017, en augmentation de plus d’un milliard de dollars. C’est là un autre paradoxe de cette gouvernance à l’algérienne.


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