Indicateurs économiques au Rouge en 2018

La Tunisie compte sur l’agriculture et le tourisme pour s’en sortir en 2019



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L’économie tunisienne croule, en ce moment, sous le poids d’une croissance lente (2,6%), d’un lourd déficit commercial (plus de 15% du PIB), d’un taux de change faible du dinar (0,3 euro) et d’un endettement extérieur atteignant 70% du PIB. C’est loin d’être l’apothéose en Tunisie !

C’est en termes comparatifs d’avant et après la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011, que les Tunisiens évaluent leur économie. S’il est vrai que le pays a accédé à la démocratie, comme l’attestent les élections générales de 2011 et 2014, ainsi que les dernières municipales de mai 2018, l’économie est loin de suivre.

Pis encore, la croissance peine à redémarrer et la production industrielle enregistre même une baisse de 1,6% au cours du mois de septembre 2018, en glissement annuel. L’ex-ministre de l’Economie, Afif Chelbi, parle même de risque de désindustrialisation face à l’invasion des articles chinois et turcs.

Tous les experts ont annoncé une année 2018 très difficile en matière d’indicateurs économiques, dans la mesure où le budget commencera à rembourser la plupart des prêts obtenus, dans la période suivant les élections du 23 octobre 2011 et l’installation du gouvernement de la troïka. Ainsi, la loi de finances 2018 a été obligée de relever la TVA, de 18 à 19% et d’installer d’autres taxes pour renflouer les caisses de l’Etat. La chute du dinar a été spectaculaire, à partir du 3e trimestre 2017, puisqu’il est passé de 0,45 euro, en juin 2017, à 0,31 euro, en moins de 18 mois.

La balance commerciale s’en est lourdement ressentie et le déficit est passé d’une moyenne mensuelle d’un milliard de dinars à 1,5 milliard de dinars, en conséquence directe de la chute des cours de la monnaie locale. Toutefois, ce déficit représentait 12% du PIB ; il est passé à 17% du PIB, qui n’avance pas à un rythme soutenu. Le taux de croissance tournait autour de 1,5%, durant les trois dernières années, avant de grimper à 2,6% en 2018.

Le projet de loi de finances 2019, en cours d’examen en ce moment par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ne peut promettre grand-chose, dans une situation aussi difficile. Le gouvernement de Youssef Chahed essaie de freiner l’inflation à 7,4%, alors qu’elle a atteint 7,8% en juin dernier.

Chahed et son équipe n’arrivent pas à redresser l’emploi et le taux de chômage s’élevait à 15,5% lors du 3e trimestre de 2018. Le chômage frappe surtout la catégorie des diplômés du supérieur, avec un taux de 22%, notamment chez les filles des régions de l’intérieur. Plus de 40% des filles diplômées du supérieur sont au chômage à Kébili, Tozeur et Kasserine.

La Tunisie n’arrive pas à remettre en marche certains moteurs de son économie, à l’image des forages de pétrole et des engrais extraits du phosphate, qui ramenaient près de 15% des recettes de l’Etat. En effet, alors qu’il y avait une moyenne d’une vingtaine de permis de recherche de pétrole par an, jusqu’en 2014, cette moyenne est tombée à quatre pour les trois dernières années, réduisant lourdement les sources du Budget.

La production pétrolière locale ne couvre plus que 45% des besoins du pays, pénalisant ainsi la balance commerciale, surtout avec la hausse des prix du baril. Une telle situation a fait perdre doublement l’économie, qui ne peut plus subventionner les carburants, comme elle le faisait pour soutenir l’industrie locale et les ménages. Le Trésor public a perdu plus de deux milliards de dinars (600 millions d’euros) sur ce segment, soit 5% des recettes budgétaires.

Même souffrance du côté du phosphate. La Tunisie produisait, jusqu’en 2010, huit millions de tonnes de phosphate et était placée au 4e rang mondial des exportateurs, aussi bien du brut que des acides phosphoriques.

Or, depuis 2011, la production a chuté de moitié et le nombre des employés a triplé, pour répondre à la demande d’emploi de la population locale. Et si l’on ajoute le fléau de la corruption frappant le transport du phosphate, opéré en partie par des camions au triple du prix du ferroviaire, le compte est loin d’être bon. La trésorerie publique y a laissé 600 millions de dinars, soit près de 2% du Budget, sans un retour positif sur la croissance économique.

Face à une telle crise, ne sont restés que le tourisme et l’agriculture pour sauver l’année 2019, surtout qu’il a beaucoup plu à la fin de l’été, annonçant une bonne année de grandes cultures, ce qui pourrait réduire sensiblement les importations de céréales. La Tunisie pourrait aussi compter sur ses exportations d’huile d’olive, de dattes et d’agrumes pour corriger, autant que possible, la balance commerciale. Le résultat du tourisme s’améliore, lui aussi, à la faveur de la stabilité sécuritaire, comparativement à trois ans plus tôt.

La Tunisie compte terminer 2018 avec plus de sept millions de touristes et regagner entièrement, en 2019, la confiance des Européens, qui ont commencé à revenir en 2018. Autre facteur pouvant servir l’économie tunisienne, le maintien, voire la baisse des cours du baril de pétrole.

Le projet de budget 2019 a misé sur un baril à 75 dollars. Une éventuelle baisse pourrait servir les finances publiques tunisiennes. Mais, c’est toujours l’impasse sur le plan financier et socioéconomique en Tunisie.


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