Aïssa annonce la création d'une académie des fetwas



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Le projet d'installer le poste de grand mufti de la République semble être abandonné en faveur d'une académie des fetwas qui sera créée d'ici 2019, a annoncé le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa.

Le ministre a expliqué que l'on s'attelle à mettre en place une académie des fetwas qui regroupera d'éminents spécialistes dans les sciences profanes et que son responsable sera élu par ses paires pour une durée ne dépassant pas les trois années. S'exprimant hier sur les ondes de la Chaîne III, Mohamed Aïssa a fixé l'aboutissement de ce projet, en gestation depuis 2016, avant la fin de mai 2019.

Par ailleurs, et concernant la future loi organique sur les associations, laquelle est en phase de préparation, Mohamed Aïssa a indiqué que cette dernière prévoit un chapitre portant sur l'encadrement des associations à caractère religieux. « Nous débattons actuellement la nouvelle loi organique sur les associations en général et un chapitre sera consacré aux associations à caractère religieux », a déclaré le ministre, précisant qu'on entend par associations à caractère religieux « celles des mosquées ainsi que celles des cultes autres que musulman ». Estimant qu'« il y a nécessité de garantir que l'association de la mosquée n'accapare pas l'autorité de l'imam », le ministre a indiqué que celui-ci doit être décrété comme « l'autorité suprême dans la gestion des mosquées, une sorte de directeur de l'établissement et de l'institution ».

Le ministre a relevé, par la même occasion, que « l'imam est déstabilisé par des pressions et par des lobbyings qui se font généralement autour de la mosquée par ces associations », critiquant des tendances « islamo-politiques » qui essaient d'accaparer actuellement des associations de mosquées pour « un éventuel positionnement pré-électoral ». « C'est pourquoi nous avons décrété le gel du renouvellement des associations religieuses », a rappelé M. Aïssa, pour qui la question « ne peut être rediscutée qu'en période post-électorale ».

Pour le ministre, il s'agit de « mettre en œuvre tout le dispositif juridique pour permettre à l'imam de poursuivre toute personne qui porterait atteinte à sa dignité ou déstabiliserait l'équilibre de la mosquée », notant que l'imam devrait être le « seul guide » de la mosquée. A propos du terrorisme, le ministre a affirmé que le pays a fini par le terrasser grâce à la lutte acharnée du peuple algérien et de ses forces de sécurité, tous corps confondus. Pour éviter d'avoir à nouveau à subir la violence intégriste, il a signalé que le pays a entamé un vaste programme de lutte contre la radicalisation, basé notamment sur une réforme en profondeur des programmes de formation des imams et une révision des cours de religion islamique dispensés dans les écoles primaires et les lycées.

Concernant la cérémonie de béatification des religieux chrétiens assassinés en Algérie durant les années 1990, qui s'est déroulée samedi à Oran, le ministre a indiqué que « cela jaillit des notions de l'islam, qui est ouvert sur les autres religions ». Il a ajouté que « l'Algérie est un pays doté de principes et de fondements d'ouverture, de vivre-ensemble et de modération qui lui permettent de s'ouvrir sur les autres religions ». A propos de la liberté de conscience, le ministre a souligné que « la liberté d'accomplissement d'un culte autre que musulman est garantie constitutionnellement en Algérie, à Condition de respecter les lois de la République ».


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