A défaut d’un candidat consensuel

Le saut dans l’inconnu…



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A un mois de la convocation du corps électoral pour une présidentielle incertaine, le pays sombre dans une situation de statu quo. D’un côté une alliance présidentielle divisée sur la prolongation ou non du mandat d’un Abdelaziz Bouteflika lourdement affaibli par la maladie, et de l’autre, une opposition qui multiplie, en rangs dispersés, les initiatives de sortie de crise vite enterrées pour une raison ou une autre.

Plus l’échéance électorale approche, plus la visibilité devient impossible et les craintes d’un bouleversement s’amplifient. Pourtant, il y a à peine quelques mois, tout portait à croire que le cercle présidentiel n’avait d’autre préoccupation que celle «d’assurer» une succession «apaisée et sereine», à travers «un candidat consensuel qui puisse garantir au Président sortant tous les privilèges dont il bénéficie et l’immunité pour lui et sa famille», nous dit-on de source proche du sérail. «Le 5e mandat a été totalement écarté et le scénario d’une succession apaisée bien étudié avec des personnalités éclairées.

D’importantes décisions devaient être prises avant la fin de l’année pour assainir la scène politique, et un changement de gouvernement était à l’ordre du jour. Mieux encore. Le candidat sur lequel le choix a été porté répondait exactement au profil consensuel, aussi bien à l’interne qu’à l’externe», expliquent nos interlocuteurs, qui précisent : «Le scénario d’une conférence nationale qui déboucherait sur un éventuel report de l’élection était certes dans les discussions mais n’était pas suffisamment soutenu.

Une telle feuille de route était pour beaucoup très risquée et pouvait emmener le pays vers l’inconnu, voire vers une situation incontrôlable. Raison pour laquelle la majorité est restée sur l’idée d’une succession avec un candidat consensuel et des garanties de réformes politiques et économiques courageuses à très court terme.»

Pour nos sources, l’état de santé du Président, qui était stationnaire jusqu’à il y a quelques mois, s’est dégradé à un point où même les rares apparitions publiques étaient quasiment affligeantes non seulement pour lui, mais également pour les millions d’Algériens qui le voyaient. «Les images de sa sortie le 1er novembre dernier, et bien qu’elles soient retravaillées par les spécialistes de la communication au niveau de la télévision par des coupes et des recoupes, ont été très douloureuses pour tous les Algériens qui l’aiment ou ne l’aiment pas.

La vérité tout le monde la connaît. Le Président n’est plus en mesure de gérer. Briguer un 5e mandat ou prolonger son 4e, dont le bilan est catastrophique, c’est compromettre l’avenir du pays et ses institutions.» «Parmi les personnalités qui étaient dans la confidence, beaucoup estimaient que rien ne pourrait justifier juridiquement une prolongation de mandat. Mais, certains ont proposé une conférence nationale inclusive composée de personnalités ès qualités et de partis politiques, qui sera chargée de travailler sur les réformes et la révision constitutionnelle. Il était même question de dissoudre l’Assemblée et d’organiser des législatives anticipées afin de reporter le scrutin présidentiel.

Les réformes pourront même être validées par une nouvelle Assemblée légitime. Cependant, rien n’a été retenu à part l’idée de prolonger le mandat et d’aller vers une conférence nationale. Un flou total entoure cette feuille de route que semblent défendre une partie de l’alliance présidentielle et des partis islamistes, dont le MSP.

Certains parlent juste de conférence nationale sans donner de détails, d’autres évoquent une prolongation de mandat. Mais le RND surprend tout le monde en affirmant que le scrutin électoral aura lieu au mois d’avril prochain. Dans ce vide politique, Ahmed Ouyahia en profite pour se présenter comme successeur potentiel soutenu par une partie influente de l’armée. Il ne cesse de le montrer.

C’est un candidat qui fait peur au cercle présidentiel, surtout que ce dernier peine à trouver l’homme consensuel qui veillera à la protection des intérêts de la famille du Président après 2019. Devant une telle situation, la prolongation du mandat semble pour lui, la seule alternative même s’il faille enfreindre la Constitution et ouvrir les portes aux plus grandes incertitudes qui risqueraient d’entraîner le pays vers la dérive», notent nos interlocuteurs.

A en croire nos sources, tous les chefs de parti qui plaident pour la continuité ou la prolongation de mandat ont été reçus à la présidence de la République et convaincus, pour une raison ou une autre, de «la nécessité d’une telle feuille de route pour éviter le candidat Ouyahia. Il y a eu répartition de tâches et même la date de l’annonce de cette conférence a été retenue pour la deuxième semaine du mois de janvier, juste avant la convocation du corps électoral. Mais comment cela va-t-il se faire ? Qui convoquera cette conférence ? Est-ce les partis d’une alliance divisée ? Est-ce le Président, dont on ne sait même pas s’il sera capable de signer la loi de finances dans quelques jours ? Aucune réponse.

Nous avons l’impression que la machine a été mise en branle dans la panique et la précipitation au détriment de l’intérêt suprême du pays». Visiblement, l’impasse dans laquelle le cercle présidentiel s’est retrouvé met le pays dans une situation de statu quo. Plus grave, le scénario qu’il met en place en dehors de la Constitution risque de pousser le pays à faire un saut dans l’inconnu.

A-t-il conscience des dérives qui peuvent en découler ? La question reste posée, mais il est certain que l’Algérie que Abdelaziz Bouteflika laissera aux Algériens, après 20 ans de règne, n’est ni sereine ni prospère, comme il l’a promis dès son élection en avril 1999.


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