Le PDG de Bomare Company

«Notre objectif est de fabriquer 5 millions de télévisions en 2021»



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Algeriepatriotique : Quelle est votre estimation des résultats financiers de Bomare Company pour l’année 2018 ?

Ali Boumediene : L’année 2018 a été pour nous un vrai challenge. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires record depuis la création de l’entreprise qui s’élève à 10 milliards de dinars. Concernant les exportations, c’est aussi la première fois que nous réalisons un résultat de plus 10 millions de dollars bien nous ayons à peine commencé à exporter nos produits. Ces résultats positifs font que nous avons fixé des objectifs précis pour 2019.

Les produits Stream System font partie des produits prisés par le consommateur algérien en dépit de la présence sur le marché de produits de marques étrangères. A quoi attribuez-vous ce succès ?

C’est tout d’abord une question de stratégie. Dans l’industrie, il est impossible de décider d’un produit aujourd’hui et de le produire dès le lendemain. Un travail en amont est indispensable, ce que nous avons toujours privilégié depuis la création de l’entreprise. Notre stratégie a consisté en l’augmentation de notre taux d’intégration et la fabrication de produits de qualité et certifiés conformes aux normes internationales.

En 2007, nous avons exporté vers le marché européen après installé la première ligne deux ans auparavant, soit en 2005. Nous avons sélectionné un équipement Led Free qui répond aux normes internationales.

Un autre point très important qui fait la réussite de nos produits, c’est la garantie de 5 ans que nous assurons à nos clients. Cette garantie est le fruit d’une préparation préalable sur la partie technique, c’est-à-dire la maîtrise des processus de fabrication. Nous avons accompagné cette garantie par un transfert technologique de compagnies coréennes pour la réparation des écrans tactiles. Je vous informe d’ailleurs que nous sommes les seuls sur le marché africain, au Moyen-Orient et même en Europe à réparer les écrans. En Europe, seules deux compagnies, une allemande et une autre turque font la réparation des écrans.

Pensez-vous pouvoir satisfaire les besoins du marché local à terme ?

Le marché algérien est certes important mais nous travaillons beaucoup plus à l’international. Pour augmenter le taux d’intégration à 75%, nous ne pouvons pas travailler uniquement sur un marché qui supporte plus ou moins un million cinq cent à un million huit cent mille demandes au maximum. Nous avons besoin d’un marché comme celui de l’Allemagne qui fournit 12 millions de pièces par an. Nous travaillons, en ce moment, sur le marché espagnol qui supporte trois millions de télévisions par an et celui de l’Italie qui fournit 4,5 millions par an. Nous avons commencé par le marché européen qui est très difficile. Cela nous a permis d’éliminer tous les obstacles. Nous sommes stables depuis 2015. Nous avons des services de vente en Espagne et au Portugal et bientôt à Milan.

Par la suite, nous attaquerons le marché africain. L’Africain n’accepte pas facilement les produits fabriqués en Afrique, mais une fois qu’il est sûr que le produit est déjà commercialisé en Europe, il achètera nos produits. Nous n’avons pas de réel concurrent en Afrique.

Les restrictions sur les importations sont présentées comme un moyen de relancer la production nationale. Cela dit, la matière première nécessaire est importée de l’étranger. Quel est le taux d’intégration des produits Bomare ?

Cela dépend des produits. Certains sont à 40-42% de taux d’intégration et d’autres de 50-52%. Pour obtenir un taux d’intégration pour un produit en Algérie qui dépasserait 70%, il n’y a pas que la décision du gouvernement. Certes, ce dernier est un support pour les opérateurs économiques qui voudraient fabriquer la matière première au niveau local. Cela est difficile dans le secteur de l’électronique. Panasonic et Sony ne fabriquent pas leur matière première. Ils achètent les composants chez des fabricants en Chine ou en Corée. Même pour le design, ils recourent à la sous-traitance.

Nous sommes en train d’intégrer la matière première à 100%. Si nous voulons créer un marché stable au niveau international, et c’est un projet en cours, la solution consiste à accompagner de jeunes ingénieurs pour la création de leurs entreprises en Algérie et à fabriquer la matière première. C’est un travail de longue halène.

La décision du gouvernement de limiter les importations est une bonne chose en soi, mais pas à long terme. L’Algérie a signé des accords avec l’UE et l’OMC. Le pays ne peut pas s’isoler. Cela dit, c’est à nous les opérateurs algériens d’être plus agressifs et d’œuvrer à augmenter le taux d’intégration pour que, plus tard, nos produits deviennent plus encore compétitifs.

Notre objectif pour 2021 est de fabriquer 5 millions de télévisions et dont la qualité sera compétitive par rapport aux produits européens.

Les marques algériennes sont-elles prêtes, selon vous, à produire des Smartphones ici en Algérie ? Disposent-elles de salles blanches ?

Sincèrement, je ne crois pas qu’on puisse assembler un Smartphone en Algérie dans un environnement open sans avoir une salle blanche, où l’environnement est clean, sans particules. La création de salles blanches nécessite de gros investissements.

Comment comptez-vous faire pour convaincre le consommateur algérien de la performance de vos produits par rapport aux produits importés ?

Les marques étrangères que nous connaissons tous sont en train de dépenser des sommes énormes dans la communication. Pour nous, les opérateurs algériens, nous n’avons pas les moyens pour y faire face. Notre souci, pour l’instant, est de créer la confiance et de convaincre le consommateur algérien d’acheter un produit local et de créer des entreprises pour la production de la matière première. Nous pensons sérieusement à l’ouverture de notre capital pour les personnes qui sont porteuses de projets.

Dans la conjoncture actuelle, comment qualifieriez-vous le partenariat entre le gouvernement et le patronat pour faire face à la crise économique ?

Sincèrement, si nous devons parler de crise, c’est l’ensemble des 42 millions d’Algériens qui doivent s’en soucier. Il faut que les Algériens gèrent leur consommation, qu’ils arrêtent le gaspillage. Nous devons penser à exporter nos produits locaux, à être compétitifs. Nous sommes tous impliqués et non seulement le gouvernement. Il faut également arrêter de focaliser sur les recettes pétrolières et penser à d’autres solutions pour diversifier l’économie algérienne.

Quelle appréciation faites-vous du climat des affaires en Algérie ?

Le climat des affaires est très favorable à l’export. Nous ne trouvons nulle part ailleurs un gouvernement qui supporte les opérateurs locaux pour exporter leurs produits. Nous avons une main-d’œuvre bon marché. Pareil pour l’énergie. Nous pouvons disposer de terrains pour construire des usines. Je pense qu’il faut profiter de ces opportunités, d’autant que la stratégie du gouvernement vise à accorder la priorité à l’investisseur algérien. Cela dit, il est vrai que nous sommes pour les IDE car nous avons besoin de mixage, de savoir-faire et nous devons profiter des expériences des entreprises étrangères.

Est-ce difficile de maintenir votre rentabilité dans une conjoncture économique difficile ?

Nous avons réalisé, en 2016, un chiffre d’affaires de 6,2 milliards de dinars. Pour 2017, nous avons réalisé 7,4 milliards et 10 milliards de dinars pour 2018. Nous maintenons notre rentabilité avec toujours le challenge d’augmenter notre chiffres d’affaires de 20%.

Quels sont vos projets d’avenir ?

Nous sommes en train de réaliser tout un travail pour augmenter notre taux d’intégration à 75%, fabriquer 1,5 millions de télévisions et exporter plus de 60%. Nous prévoyons d’augmenter notre chiffre d’affaires à 12 milliards de dinars avec un taux de 12% pour l’export. Par ailleurs, un de nos objectifs à long terme est d’investir dans d’autres secteurs comme l’automobile, l’énergie renouvelable et l’aéronautique et l’aérospatial.

Propos recueillis par Houneïda Acil


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