Attentats contre la gare d’Atocha de Madrid en 2004

Les services marocains pointés du doigt



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C’est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter un ancien commissaire de la police espagnole concernant les attentats de Madrid de 2004 qui avaient fait 191 morts et 1900 blessés. Selon les médias espagnols qui ont rapporté mardi l’information, ce fonctionnaire, qui répond au nom de José Manuel Villarejo, a accusé les services secrets marocains d’être derrière ces attentats meurtriers.

La même source explique que l’ex-officier de la police espagnole a fait ses révélations lundi, au moment où il s’exprimait devant la Cour suprême espagnole en tant que témoin. José Manuel Villarejo a soutenu que «le Maroc et un autre pays ont été derrière les attaques du 11 mars 2004 à Madrid».

Le témoin n’a pas donné plus de détails sur cet «autre pays» qu’il n’a pas cité.

L’avocat de José Manuel Villarejo, dont les propos ont été également abondamment rapportés par les médias espagnols, a estimé de son côté que la justice espagnole a eu «tort» de clore le dossier de l’attentat de Madrid. Les juges espagnols, ajoute-t-il, semblaient pressés de tourner la page. Les observateurs se demandent aujourd’hui si cette nouvelle révélation fracassante va convaincre Madrid de rouvrir l’enquête. La question se pose, d’autant que de nouveaux éléments accréditent l’idée qu’il y a effectivement un lien entre cet attentat et le Maroc.

Le journal Le Point rapporte à ce propos que les policiers français de la sous-direction antiterroriste ont récemment interpellé un homme de 43 ans, Mustapha B., dans la région lyonnaise. Originaire du Maroc, l’homme arrêté à Lyon a vécu en Espagne dans les années 2000, écrit l’hebdomadaire. Il était employé dans le BTP. Une trace papillaire avait été retrouvée dans un appartement «conspiratif», qui a servi pour préparer l’attentat, mais n’avait pas été identifiée. Il pourrait être le suspect que recherche la justice espagnole depuis 2004. L’enquête avait en effet démontré qu’un suspect avait échappé à la justice.

Quoi qu’il en soit, des analyses sont en cours pour comparer l’ADN du suspect avec cette trace. En 2007, vingt-et-une personnes avaient été condamnées en Espagne dans le procès de l’attentat, dont trois avec des peines de plus de 40 ans de prison. Selon les informations du Point, «aucun acte d’enquête n’a été réalisé par les policiers français concernant l’attentat». La Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la DCPJ avait toutefois mis en place, ajoute-t-on, «une surveillance quelques jours plus tôt afin d’arrêter cet homme – suspecté d’avoir été en relation avec la cellule terroriste – dans des conditions optimales de sécurité». L’attentat du 11 mars 2004 à Madrid reste à ce jour le plus meurtrier en Europe. Plusieurs bombes avaient explosé à partir de la gare d’Atocha, à Madrid, dans des stations et trains de banlieue aux heures de pointe. La justice espagnole avait retenu la piste islamiste. Le gouvernement espagnol avait quant à lui accusé d’abord l’ETA d’être derrière l’attentat avant de se raviser. Un mois après les attentats, la police avait retrouvé certains des auteurs et localisé leur appartement. Le 3 avril 2004, ils faisaient exploser leur logement, rappelle le Point. Sept suspects avaient péri.


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