La corruption politique rend impossible la démocratie



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Dans son nouveau rapport sur la perception de la corruption, Transparency International consacre un chapitre à la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) où la «corruption se poursuit alors que les institutions s’affaiblissent».

L’ONG internationale constate un échec dans la lutte contre la corruption dans cette région qui a récolté un total de 3,9 sur 10. Des pays à la traîne, indique TI, qui fait le lien entre le phénomène de la corruption et la crise de la démocratie. «Dans une région où toute tentative de démocratisation s’avère une mission impossible, les libertés civiles sont sous le contrôle suppressif de l’Etat et le contrat social entre les Etats et leurs citoyens étant rompu depuis des décennies, il n’est pas surprenant que la corruption reste obstinément élevée», déplore le rapport de Transparency International.

La corruption politique, qui est le mal absolu dans ces pays, est un obstacle majeur à l’émergence d’un système démocratique. «La corruption politique reste un défi majeur, malgré le travail de nombreux gouvernements de la région visant à concentrer leurs priorités nationales sur la lutte contre la corruption et l’amélioration de la transparence.

Ceci est en partie dû aux acteurs corrompus, qui travaillent activement contre ces mesures et exercent malheureusement une grande influence sur les dirigeants politiques», explique le même rapport. Ceci et de noter que dans de nombreux pays arabes, «des personnalités influentes ont activement influencé leurs politiques et détourné des fonds publics et des actifs de l’Etat pour leur propre intérêt et leur enrichissement aux dépens des citoyens. Cela réduit les efforts de lutte contre la corruption consistant simplement à de l’encre sur du papier, là où les lois sont adoptées, mais rarement appliquées».

Pour Transparency International, sans une volonté politique forte de lutter contre la corruption dans le secteur public, les droits politiques des peuples sont aussi bafoués. «La répression gouvernementale contre les citoyens qui s’expriment, manifestent ou s’associent à des organisations ou à des groupes d’activistes est une réalité dangereuse», lit-on dans le rapport, qui souligne que faute de mécanismes de contrôle ou de droits politiques suffisants pour défier les tendances autocratiques, les efforts de lutte contre la corruption en pâtissent et les pratiques autoritaires persistent dans la région.

Transparency recommande aux pays de la région de respecter leurs engagements en manière de lutte contre la corruption et de modifier radicalement la manière dont ces pays abordent les institutions, les droits politiques, les freins et contrepoids et les autres piliers de la démocratie. TI invite les gouvernements de ces pays à prendre des mesures consistant, notamment, à garantir les libertés politiques avec une meilleure protection des lanceurs d’alerte, des journalistes et des activistes.

De plus, ces gouvernements doivent réviser les lois électorales afin de garantir la force et l’efficacité aux Parlements, en mettant l’accent sur la transparence dans le financement des campagnes électorales. Et de rendre indépendantes les institutions judiciaires afin de rétablir la confiance entre peuple et institutions.


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