La rupture

programme politique ou utopie électorale ?



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Il est désormais de coutume qu'à l'approche de chaque rendez-vous électoral en Algérie, le discours politique des opposants au pouvoir, parmi les partis et les candidats, prônent la rupture avec le système politique comme stratégie de communication. D'autres aussi en font carrément la base de leur « programme ». L'élection présidentielle de 2019 ne déroge pas à cette règle et requiert une petite halte pour se poser quelques questions. Il faut dire que la rupture, d'abord en tant que concept dans les sciences sociales, est déjà mal cernée, d'autant plus qu'elle fait appel à des notions appartenant à un champ sémantique aussi riche qu'intense. Cassure, fracture, séparation, désaccord profond, scission et d'autres synonymes encore, et qui ne sont pas forcément la terminologie la plus recommandée pour véhiculer un message d'espoir et une idée positive dans le but de rassembler pour construire. Ces termes sont d'ailleurs tous le résultat d'une interruption brutale opérée dans la continuité d'un champ politique, économique, social et culturel. Une interruption brutale qui suppose aussi, comme dans toute « action » mécanique, un effet de résistance dont l'intensité s'avère le plus souvent relative à la puissance du choc. La rupture n'est-elle pas alors ce qu'il y a de plus dangereux pour les équilibres au sein d'un système politique et institutionnel, qui plus est n'a pas encore parachevé ses réformes et sa mutation ? Est-elle le moyen idoine pour aborder les problèmes d'une société dont la sociologie politique et l'histoire sont des plus complexes et stigmatisées, sans parler de son anthropologie dont certains spécialistes n'hésitent pas à affirmer qu'elle a été « façonnée dans la confrontation … »

En tous cas, ce ne sont pas les expériences qui manquent pour illustrer les conséquences d'une rupture brutale dans le domaine de la politique. Les printemps arabes tout récemment et les manifestations d'octobre 1988 en Algérie sont les meilleurs exemples. Que l'on considère ces évènements comme une révolution ou une rupture, qu'ils soient positifs ou négatifs, il est certain que dans le cas de l'Algérie, ils ont été le facteur déclencheur de réformes, jugées avec le recul précipitées eu égard aux dérapages survenus dans le sillage du multipartisme et dont on connaît le côté sombre, qui aura coûté très cher au pays.
Dans le discours politique aujourd'hui, le terme rupture est tellement utilisé que l'on se demande parfois s'il n'y a pas un abus quelque part dans le recours à cette notion "passe-partout", qui a cependant un avantage considérable dans le renforcement du discours politique, notamment dans sa dimension populiste en période de campagne. En d'autres termes, ne s'agit-il pas simplement d'une utopie électorale qui montrera très vite des signes d'épuisement une fois confrontée aux réalités du terrain et à l'exercice du pouvoir ?


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