Cheb Azzedinne, cet artiste qui a chanté la hogra et les cruautés du système judiciaire



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Il avait ouvertement dénoncé la corruption des magistrats. Il avait caricaturé à merveille les truquages grossiers des verdicts de notre justice. Il avait décrit minutieusement dans ses chansons les travers d’un système judiciaire miné par le népotisme et le diktat de l’arbitraire. Cheb Azzeddine était plus qu’un simple chanteur. Il était beaucoup plus qu’un artiste ordinaire. Il était la voix de cette Algérie profonde que personne ne pouvait entendre d’en haut. 

Aujourd’hui, à l’âge de 44 ans,  Cheb Azzeddine, l’un des chansons les plus emblématiques du Rai, s’est éteint, ce mercredi 6 février, à l’hôpital des Sœurs Bedj, à Chlef, suite à un AVC. Cheb Azzeddine a fait une entrée fracassante dans l’univers du Raï En 2005, un autre chanteur de raï, Cheb Azzedine, avait été condamné à un an de prison ferme par un tribunal de Chlef (250 km à l’ouest d’Alger) après la diffusion d’une chanson dans laquelle il se moquait du wali et du procureur de la République.

Et de cette mésaventure, il composa une chanson qui restera dans les annales du Raï : Chouf El hogra chouf. Une chanson qui se transformera en un véritable hymne dédié aux Algériens victimes de la « hogra » et des condamnations arbitraires de la justice. Des peines prononcées selon les « deals » qui lient les juges à des potentats protégés et chéris par le système.

Abed Benaouda, de son vrai nom, Cheb Azzeddine est natif d’El Firma et il a habité le quartier Chega, dans l’ex-El Asnam, entre 1979 à 2002. Contrairement aux autres stars de la chanson Raï, Cheb Azzeddine vivait très modestement et n’avait jamais changé « snobé » les couches populaires.

 


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