Boudjedra

« J'ai toujours refusé de critiquer mon pays ailleurs »



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La salle de conférence de l'Odej de Constantine a abrité samedi soir une rencontre littéraire animée par l'écrivain et « philosophe » Rachid Boudjedra.
Le rendez-vous initié par l'association le moins que l'on puisse dire très active Fada'at (espaces) Cirta a été rehaussé par une assistance de marque composée essentiellement d'intellectuels et universitaires de diverses horizons.

L'hôte de la ville de Constantine dont la venue prévue il y a deux semaines avait été « bousculée » par les intempéries qu'a connues la région fin janvier mais aussi par une administration encore liberticide et peu encline à s'ouvrir aux idées novatrice s'est prêté à un débat très fructueux sur l'aspect relationnel entre la littérature et l'histoire.

Ainsi, Rachid Boudjedra a assurer que dans ses romans il s'est souvent inspiré de faits de l'histoire avec grand et petit H, s'appuyant sur deux de ses romans parmi ceux qui ont eu le plus de succès, « La prise de Gibraltar » sorti en 1987 chez les éditions Denoël pour la mémoire collective et « la Répudiation » édité en 1969 par la maison Gallimard pour sa mémoire personnel, un roman tiré de son vécu, dont les lecteurs peuvent, estime-t-il, ne pas se reconnaitre dans l'œuvre.
L'orateur s'est dit pour sa part plutôt porter sur la difficulté puisque précisera-t-il « nous la reflétons »

Ainsi, pour l'influence que pourrait avoir un homme de lettre sur le cours de l'histoire des peuples, l'écrivain a été plutôt sceptique écartant carrément l'idée de tout emprise sur les populations.
Selon, le roman ne peut influencer les peuples.
Si le roman puise des péripéties de l'histoire pour s'enrichir le contraire n'est pas toujours vrai.

L'historien ne peut selon l'auteur « des Figuiers de barbarie » se documenter à partir de romans qui restent dans une large mesure imprégnés de fiction dans la mesure où, dira-t-il des faits sont repris et souvent grossis pour la fascination du lectorat.

Nul n'ignore que le natif de Ain El Beida dans la wilaya d'Oum El Bouaghi dont la plupart des écrits ont été réfléchis et écrits dans la langue de Molière n'a presque jamais été primé en France et encore moins dans son pays.
L'auteur du « Fis de la haine » jubile presque en répondant à une question d'un universitaire quant au peu de distinction dont il a fait l'objet, en dénigrant ses semblables algériens primés outre méditerranée.
Sa réponse fut on ne peut très concise mais combien lourde de sens. « Ces récompenses sont souvent politisées ». Il citera à titre d'exemple, seuls deux auteurs maghrébins ont obtenu le prestigieux prix Goncourt, Tahar Bendjeloun et Leila Slimani tous les deux de nationalité marocaine.

Il relèvera à ce propos que les prix qualifiés de prestigieux ont une connotation politique et que par conséquent il n'est pas aisé pour les membres des jury en charge de les décerner à un Rachid Boudjedra « un homme de lettre patriotique, fier de son algérianité et jaloux pour son pays »
« J'ai toujours refusé de critiquer mon pays ailleurs », égratignant au passage Kamel Daoud sans le citer qui « se fait hisser pour services rendu au grade de professeur émérite à l'Université Sciences po de Paris ».

« Sartre avait refusé le prix Nobel », a-t-il fièrement lancé un peu pour s'affranchir du dénis de ses paires à lui accorder un prix, aussi prestigieux soit il.

Boudjedra reconnait que l'influence de Proust lui colle à la pointe de la plume précise aussi que « la littérature lui donne du plaisir » et que son souhait est que celui qui feuillette ses romans soit épris du même sentiment.

Se sachant homme de littérature à polémique, il ne manquera pas au passage de préciser à qui voulait l'entendre qu'il était le seul à avoir écrit au début des années 1990 contre le Fis dissous, en référence à son roman « FIS de la haine »

L'association initiatrice de l'évènement se propose depuis sa création en janvier 2018 d'ouvrir le débat sur des thèmes aussi multiples que variés. Présidée par un prof d'histoire, produit de l'université constantinoise, Nacer Djebbar, lequel vient encore une fois, lui et son équipe, avec l'appui précieux de l'Odej de la capitale de l'Est confirmer l'engagement de tout un groupe pour la réhabilitation du fait culturel, scientifique et historique sur la scène cirtéenne.


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