Contribution de Bachir Medjahed(*) – Des conditions d’intervention de l’armée



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Par Bachir Medjahed – On dirait qu’aussi bien le pouvoir à travers le ministre de l’Intérieur, l’armée à travers son chef d’état-major et les citoyens savent tous ensemble qu’il va y avoir des émeutes plus que de simples manifestations. Les forces de rétablissement de l’ordre public vont recevoir des mandats de réquisition avec des recommandations spécifiées telles que ne pas recourir à l’usage des armes feu.

De quelles autorités dépendent les autorisations d’en faire usage ? D’abord, qui donne l’ordre de commencer à réprimer ? Certainement pas des troupes réquisitionnées sur le terrain mais des autorités politiques qui émettent leurs consignes.

Normalement, il s’agit d’opérations de l’ordre public qui impliquent les forces de police et de gendarmerie gérées opérationnellement par le ministère de l’Intérieur. Faire appel à l’armée pour rétablir l’ordre public est très lourd comme décision. Dans tous les pays, on dit que l’armée n’est pas faite pour s’impliquer dans des contrôles de foules. Ce n’est pas sa vocation. Elle est impliquée avec l’objectif de détruire son adversaire, de gagner la guerre. Elle n’intervient que quand il est estimé que les intérêts de la nation sont mis en péril.

Souvent, on implique un ennemi extérieur, une main étrangère. On sait qu’actuellement des forces étrangères alliées à des intérêts s’efforcent de miner pour toujours les cohésions nationales dans les pays musulmans, et plus particulièrement les pays arabes, pour ce qui concerne la création actuelle d’un environnement proche des guerres civiles.

Dès qu’elles occupent un pays musulman, et même avant, c’est-à-dire dès qu’elles manifestent l’intention d’y changer la géopolitique, elles s’y emploient à redonner vie aux clivages ethniques, confessionnels, dans le sens belliciste. Il est vrai que ces clivages ne sont pas toujours créés de l’extérieur. Ils y étaient avant. Ce sont ces clivages qui constituent pour la sécurité nationale les plus grands et plus graves des périls dans le cas de l’ethnicisation des relations internes.

Pourrait-il exister un espace de solidarité nationale, de défense si les différentes communautés ne participaient pas à égalité à l’exercice du pouvoir, à la définition des politiques de développement et à la mise en œuvre de ces dernières ? Ce sont d’abord ces vulnérabilités de la sécurité nationale qui créent les menaces extérieures.

Lorsque les minorités sont marginalisées, lorsque des identités sont brimées, exclues, lorsqu’une identité nationale n’est pas collective et intégrante, qu’elle exclut certaines de ses composantes, lorsque l’accès au pouvoir n’est pas fondé sur la citoyenneté mais sur l’appartenance communautaire, toutes les conditions sont ainsi réunies pour que s’exercent des menaces sur la sécurité nationale. Une logique ethnique et une logique démocratique sont fatalement incompatibles.

Les vulnérabilités sont immatérielles mais les menaces réelles et concrètes.

B. M.

(*) Ancien analyste à l’Institut national des études stratégiques globales (INESG), ancien conseiller au HCE.

 


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