Rachid Nekkaz / Décrié par les politiques et les médias, adulé par la jeunesse et la rue



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Rachid Nekkaz a réussi à s’imposer tant dans les médias que dans les milieux populaires. Celui qu’on a, à maintes reprises traité de « clown », s’est avéré un redoutable homme de terrain. Il a réussi à ajuster son image pour se faire adopter par les Algériens. Il est aujourd’hui ce que les dirigeants et les leaders de partis politiques n’ont jamais été, c’est-à-dire proche du peuple.

L’activiste est actuellement en quête de signatures pour déposer son dossier de candidature aux élections présidentielles auprès du Conseil constitutionnel. Partout où Rachid Nekkaz passe, c’est la liesse.

Le personnage raffole de bain de foule et de l’autre côté, le petit peuple, qui attendait depuis longtemps la venue de celui qui lui tendrait l’oreille, a fini par l’adopter. « Rachid président », crient-ils lorsqu’ils aperçoivent l’activiste.

Dans sa stratégie de communication, Rachid Nekkaz mise sur les jeunes. Comme il ne se lasse de le rappeler à chaque occasion, cette catégorie représente 70% de la population algérienne. Et c’est sur cette donné que toute sa stratégie est battit.

La recette gagnante : Refléter l’image contraire du cacique et du ponte outrecuidant

Avant 2014 personne ou presque n’avait entendu parler de Rachid Nekkaz. Autrement dit, il a réussi  à s’imposer sur la scène publique dans un laps de temps de cinq ans. Nekkaz a fait le tour de l’Algérie, côtoyant les Algériens dans leur diversité.

Aujourd’hui, toute l’Algérie connait Rachid et sa notoriété est véritable. Il y a bien sûr ceux qui s’opposent à lui. Il y a même ceux qui contestent son algérianité. À ceux-là, il brandit, à chaque occasion, son passeport algérien.

En cinq ans, l’activiste a réalisé que l’Algérien ne partage plus rien avec sa classe dirigeante. Rachid s’est créé une image : celle de l’homme modeste auquel les jeunes prêtent leurs chaussures, car les siennes se sont usées après d’interminables marches. Rachid Nekkaz s’est fait adopté.

L’homme s’est également fait connaitre grâce à son militantisme. Il milite contre le gaz de schiste, il accuse le gouvernement de ployer le genou face aux multinationales des hydrocarbures, il adopte un discours contenant un soupçon de religiosité et il part au secours des gens.

Amar Saâdani et le jeune Ayache

Deux événements ont contribué à une véritable explosion de la notoriété de Rachid Nekkaz. En octobre dernier, il a été sauvagement agressé par un membre de la famille de l’ex-secrétaire général du FLN  Amar Saâdani.  Nekkaz a été tabassé, le visage recouvert de sang. L’opinion publique a dénoncé cette agression et l’activiste a pris la posture du héros qui s’est opposé à l’un des personnages les plus détestés de la scène politique.

Plus récemment, il est intervenu pour tenter de porter secours au pauvre Ayache. Son histoire tragique a marqué le pays. Le jeune Ayache est tombé dans un puits dans lequel il est resté neuf jours. Avant qu’il ne rende l’âme, Rachid Nekkaz a pris contact avec une compagnie pétrolière américaine établie dans le sud du pays. Ce denier avait proposé à ses représentants de financer une opération de sauvetage. Ces représentants l’avait informé qu’il était impossible de bouger sans une autorisation des autorités algériennes.

L’activiste allait user de ses fonds propres pour tenter de sauver Ayache. Du côté du gouvernement et de la classe politique, personne n’avait levé le petit doigt pour faire quelque chose !

Espoir et désillusion    

Tous les observateurs s’accordent à dire qu’il ne faut pas s’attendre à une surprise et que c’est l’actuel président qui continuera à régner après les élections du 18 avril prochain. Il est clair que Rachid Nekkaz comme les autres candidats sérieux sait à quoi s’en tenir. Pourquoi donc investir son temps et son argent alors qu’en Algérie, les jeux sont faits avant même d’avoir commencé ?

Il semblerait que certains de ces candidats, dont Nekkaz, parient sur le fait qu’on arrivera, tôt ou tard, au point de rupture. C’est à ce moment-là que le peuple pèsera dans le choix de ses dirigeants.


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