Le régime en quête de soutiens à l’étranger

A quoi joue le pouvoir ?



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Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est en tournée à l’étranger. Il s’est entretenu, lundi, à Rome, avec le président du Conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, et hier à Moscou, avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Lamamra, dont le département n’a pas annoncé préalablement ces déplacements, compte également se rendre vers d’autres pays dans les heures ou jours à venir. L’ «activité» diplomatique de celui qui fut nommé à ce poste, il y a seulement quelques jours (le 11 mars), a suscité des appréhensions chez beaucoup d’Algériens.

Au-delà du fait qu’il est dans l’usage diplomatique de «rassurer» les partenaires étrangers, lorsqu’il y a un contexte particulier, certains y voient, par rapport notamment au fait que ce périple intervient au lendemain de l’annonce du report de l’élection présidentielle, une volonté du pouvoir en place de convaincre les partenaires étrangers de la «justesse» de sa démarche, d’autant plus que celle-ci est unanimement rejetée par la population et la classe politique d’opposition.

Ceci sachant qu’au-delà du 28 avril, date de fin de mandat de Bouteflika, le pays sera dans une situation d’illégalité constitutionnelle. Il est dans l’intérêt, donc, des tenants du pouvoir en place, d’arracher le «consentement» de ces «partenaires étrangers» pour ce qui est de la future démarche.

Une attitude qui a irrité au plus haut point beaucoup d’Algériens qui ont déjà exprimé, vendredi dernier, leur rejet de toute ingérence étrangère, notamment après que le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, ait exprimé son «soutien» à la feuille de route de Bouteflika. C’est dans ce sens que le président du partip Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, a tenu, avant-hier, a «mettre en garde contre l’internationalisation de la crise algérienne».

Pour lui, l’initiative prise par le pouvoir en place de se lancer dans une campagne auprès des partenaires étrangers pourrait être source de «dangers». «Depuis deux jours, j’ai exprimé longuement ma position sur les dangers d’une internationalisation des affaires internes de notre pays.

J’ai ainsi souligné les périls que fait courir à notre pays l’initiative prise par le pouvoir en place face à la crise actuelle», nous a-t-il déclaré, hier, avant d’ajouter : «Je répète que cette internationalisation offre inévitablement un appel d’air aux interférences extérieures.

De leur côté, ces interférences extérieures conduisent à leur tour à des luttes d’influences.» Réagissant, pour l’occasion, à la déclaration du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, au sujet de «tentatives de déstabilisation de l’Algérie», Benflis a tenu à rappeler que ce n’est nullement les manifestations qui déstabilisent le pays mais c’est le régime en place. «Le communiqué russe auquel vous faites allusion parle d’une opération de déstabilisation de l’Algérie. Je voudrais insister sur le fait que les manifestations du peuple algérien sont légitimes et ne déstabilisent pas le pays.

J’ajoute que le peuple algérien lui-même est farouchement opposé aux ingérences étrangères. Au total, il ne reste que le régime politique en place qui pousse au pourrissement et c’est lui et lui seul qui déstabilise le pays», a-t-il déclaré.

En d’autres termes, c’est l’initiative prise par le pouvoir d’aller chercher à l’étranger des soutiens à sa feuille de route qui aurait permis de telles «incursions» dans les affaires algériennes. D’autres personnalités ont également exprimé leur mécontentement par rapport à la démarche elle-même, mais aussi à la déclaration de Lavrov.

L’ancien ministre Abdelaziz Rahabi a estimé que «la déclaration du ministre Lavrov est aussi inamicale qu’inacceptable». «Elle engage davantage l’Algérie dans l’internationalisation de sa crise interne.

La Russie, pays ami et allié, ne doit pas s’ingérer dans nos affaires nationales en soutenant le plan Bouteflika qui représente aujourd’hui la principale source d’instabilité», a-t-il encore ajouté.

Pour sa part, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), a déclaré que «c’est bien le gouvernement qui cherche à internationaliser la crise, en cherchant des soutiens en Russie et en Chine pour imposer son agenda contre la volonté populaire».

En somme, pour bon nombre de personnalités politiques, à défaut de pouvoir convaincre les Algériens de sa bonne foi, pour ce qui est de la démarche qu’il propose, le pouvoir en place tente de le faire avec les partenaires étrangers.

Les slogans dénonçant l’«ingérence étrangère» ont été fortement présents dans les manifestations du 15 mars. Ils le seront, probablement, davantage ce vendredi…


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