Karim Tabbou à Tizi Ouzou

«Il faut faire attention à la ruse du RND et du FLN»

Lors d’une conférence animée, hier, à l’auditorium du campus de Hasnaoua et l’invitation des étudiants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, le porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS), Karim Tabbou, a fustigé les partis de la coalition présidentielle qu’il accuse, sans ambages, de vouloir utiliser la ruse politique pour infiltrer le mouvement populaire enclenché depuis le 22 février dernier pour revendiquer le départ du système. «Il faut faire attention à la ruse politique du RND et du FLN.

Nous n’allons pas accepter leur contre-révolution. Le pouvoir a une technique pour tenter de faire échouer la mobilisation. Il a aussi l’art de gérer les conflits par la violence. Il a, d’ailleurs, tout fait pour exploiter les tragédies profondes de la société. Il y a un plan diabolique qui est en train de se mettre en place», a-t-il déclaré. «Lamamra est parti en Russie pour solliciter des soutiens et ramener des hackers afin de tenter de casser la révolution.

Donc, la main étrangère, c’est le régime qui est finissant et qui n’a aucune légitimité», a-t-il martelé devant une assistance nombreuse. «Les mouvements de protestation quand ils ne sont pas encadrés sont toujours exposés à la manipulation et la récupération», a-t-il expliqué tout en précisant qu’il n’intervient pas au nom du mouvement populaire. «Je ne parle pas au nom du mouvement, j’interviens en ma qualité de militant politique, car mon objectif est de créer le débat», a-t-il souligné.

L’orateur a, par ailleurs, ajouté qu’il y a une jeunesse qui a brisé le mur de la peur pour, a-t-il soutenu, rétablir l’honneur national. «Il y a quelques mois, Alger était la ville la plus sale au monde, maintenant elle est devenue la capitale la plus respectée au monde en raison du caractère pacifique extraordinaire de la mobilisation», a-t-il fait remarquer. Pour K. Tabbou, l’Algérien ne peut pas «être embrigadé par la mosquée, ni par la corruption.

Il est dans une logique pluraliste. Il est sorti dans la rue pour reconquérir ses libertés et pour dire ‘‘Non’’ à la monarchie familiale et ‘‘Non’’ à une oligarchie financière», a-t-il laissé entendre tout en estimant, en outre, que «la légitimité n’est pas un capital historique, elle se constitue par le combat au quotidien. Le mouvement pour le changement est une bataille de longue haleine», a-t-il clamé.

Karim Tabbou a, par ailleurs, souligné également que le pays est bloqué. «Il est dans une impasse culturelle, économique et politique. La priorité n’est pas à la structuration de la rue mais à la restructuration de l’Etat», a-t-il préconisé.