Un mois déjà que les Algériens réclament le changement



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Qu'il pleuve, qu'il vente, rien ne semble freiner ce mouvement populaire dans sa cinquième action. Les manifestants sont déterminés à aller au bout de leurs revendications. Les pluies torrentielles tombées ces dernières 24 heures n'ont pas empêché de fédérer encore une fois des milliers de manifestants.

Rien n'a changé, un mois jour pour jour depuis le début de la contestation. Des milliers de protestataires sont encore dans la rue à Alger et dans le reste du pays pour réclamer le changement du système. A Alger, avant même dix heures du matin, des milliers de manifestants s'étaient déjà rassemblés devant la Grande poste et à la place Audin, avant le début de la marche prévue à 14 heures, pour exprimer une énième fois leurs revendications. Tout au long de la semaine, notamment sur les réseaux sociaux, les appels à la mobilisation se sont poursuivis. « Mouvement 22 mars », « Partez tous », « Non au prolongement du mandat présidentiel » sont autant de mots d'ordre que les internautes ont partagés. En prévision des fortes pluies annoncées par les services de météorologie, les manifestants avaient pris leurs prédispositions. Des appels à se munir de parapluies ornés du drapeau national avaient été lancés. C'est dire que rien ne décourage les manifestants. Karim, un universitaire qui n'a raté aucun vendredi, a estimé que malgré que certains ne répondent pas à l'appel aujourd'hui, ça ne va pas affecter d'une manière sensible la mobilisation.

Car indique-t-il, « conscient de l'enjeu de ce mouvement, ma détermination ne faiblit pas ». « Ce n'est pas quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter ! », a-t-il précisé, avant d'ajouter : « Qu'il vente ou qu'il pleuve nous serons dans la rue en fleuve ». Pour Nna Fadhma, une sexagénaire, « cette pluie est une bénédiction ». Créatifs comme à l'accoutumée, les manifestants ont mis à jour leurs slogans. « Negharqou fel amtar bach mayegharqouch wladna fel bihar » (On se noie dans la pluie pour que nos enfants ne se noient pas dans les océans. « Djat chta ou djew laryah, bessah trouhou gaâ » (La pluie et le vent sont venus, mais vous allez tous partir), peut-on lire sur la pancarte portée fièrement par un jeune homme drapé de l'emblème national. S'agissant des récentes déclarations de certains partis politiques notamment le FLN et le RND, deux partis de la coalition présidentielle qui apportent désormais leur soutien au mouvement populaire, les manifestants rejettent ce soutien. « Qoulna lkoum rouhou gaâ machi arwahou maâna » (On vous a dit partez tous, pas rejoignez-nous), ou encore « FLN, El Hirak echaâbi laysa bihadja lakoum, irhalou » (FLN, le mouvement populaire n'a pas besoin de vous, partez !). La solidarité et la convivialité, symboles de cette mobilisation populaire, ont également marqué ce vendredi 22 mars.

Des plats de couscous ont été distribués par des familles aux manifestants, venus même de plusieurs wilayas du pays. C'est donc depuis un mois que les manifestations ont commencé, réclamant, entre autres, le changement radical du système, le départ du Président et le respect de la Constitution. Quoique le président, par le biais des messages adressés à la nation, a proposé « un plan de travail », mais ses propositions ne répondent guère aux revendications du peuple, qui affiche une détermination sans précédent.


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