La rue toujours mobilisée à Tizi-Ouzou



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Pour le 5e vendredi consécutif, la mobilisation pour le départ du système reste intacte dans la capitale du Djurdjura, malgré les conditions climatiques défavorables. Comme chaque vendredi depuis le 22 février, des centaines de milliers de personnes ont envahi la ville de Tizi-Ouzou hier, pour exprimer leur détermination à aller au bout de la revendication populaire qui consiste en le «départ du système en place».

Les pluies matinales n’ont pas dissuadé les jeunes et les moins jeunes, les hommes et les femmes, accompagnés de leurs enfants, à descendre dans la rue. «C’est un acte de militantisme, nos sorties dans la rue, ce ne sont nullement des balades sous le soleil», lit-on sur une banderole portée haut par quelques jeunes. «Qu’il pleuve ou qu’il vente, nous marcherons pour libérer notre patrie meurtrie par la tyrannie», lit-on encore sur une autre.

Ainsi, et comme à l’accoutumée, la marche s’est ébranlée du portail de l’université Mouloud Mammeri vers la place de la Bougie, en arpentant la Grande rue. Pendant que les premiers carrés des marcheurs atteignaient déjà ladite place, la rue Abane Ramdane était toujours encombrée par la marrée humaine. Les marcheurs ont marqué une halte au rond-point jouxtant le premier arrondissement de la sûreté urbaine.

Ici, sur ces lieux noirs de monde, l’on chanta et l’on scanda longuement les slogans du mouvement populaire. Une rallonge humaine s’étirait de cet endroit du centre-ville de Tizi-Ouzou vers le point de départ de toutes les manifestations, le campus Hasnaoua en l’occurrence, pendant que la rue qui y mène, Lamali Ahmed, grouillait de monde, bariolé des drapeaux national et amazigh et banderoles et pancartes de divers slogans à la main.

Plus bas, au campus Hasnaoua, les retardataires accouraient depuis le Boulevard Frères Beggaz (Amyoud), du grand boulevard Krim Belkacem et des ruelles adjacentes. Ce 5e vendredi a été marqué par une évolution dans la nature des messages diffusés à travers les différentes banderoles, affiches, pancartes et slogans. La population réagit à l’actualité nationale, répond aux partis politiques, aux responsables, et s’adresse directement aux tenants du pouvoir.

Dans ce sens, on a constaté de vives réactions par rapport aux différents déplacements du chef de la diplomatie et non moins vice-Premier ministre à l’étranger ainsi qu’aux différentes déclarations des pays étrangers sur la situation qui prévaut en Algérie : «Non à l’ingérence dans les affaires du pays», «Ni la France, Ni les États-Unis», «Vous cherchez le soutien étranger, on a celui du peuple», «Ni Macron, Ni Trump, ça se passe ici en Algérie», «Non aux mains étrangères»…

Les manifestants ont aussi réagi à l’adhésion des partis du pouvoir au mouvement populaire : «Non au FLN, non au RND », «FLN dégage», «FLN au musée», etc. Ils scanderont, aussi, haut et fort les slogans favorable à l’union nationale, rejetant la division, la haine : «Nous unis, vous dégagez», «Kabylie algérienne », «Mozabite, Kabyle, Chaoui, Arabe, khaoua khaoua».

Les contestataires ont aussi réitéré le principe de refus du prolongement du mandat de Bouteflika et le rejet de toutes les solutions proposées par celui-ci, à l’instar de la Conférence nationale inclusive : «Non à une transition guidée par le système», «Non à la mise à jour du système, nous demandons le formatage du système».

«Pour garantir notre avenir, dégagez !», «Pour une rupture radicale avec le système», «Amirouche, si El Haouès, l’Algérie machi labes», «Pour une deuxième République, Assemblée constituante», «Vous êtes le mal, vous ne pouvez pas être le remède»… Tout au long du trajet, un groupe de jeunes distribuaient des drapeaux algériens et des bouteilles d’eau aux manifestants, tandis que d’autres ramassaient des bouteilles vides et autres emballages.

Un jeune, sur sa moto, traînait un grand baffle, avec une affiche sur laquelle on pouvait lire : «DJ gratuit pour le peuple», et diffusait des chants patriotiques, de stade et autres. La foule n’a pas résisté à la «Liberté» de Soolking, devenue véritable hymne de la révolution, qu’ils reprendront en chœur0 Plusieurs tableaux ont été peints dans une parfaite ambiance «de fête et de lutte».

Les manifestants n’ont pas omis d’adresser des messages de fraternité aux différents corps de sécurité, notamment l’Armée nationale et la Police : «El Djaich, El Chaâb Khaoua Khaoua», «Nehhi El Kaskita warwah mâana». Au final, la marche s’est déroulée dans les meilleures conditions et aucun incident n’a été enregistré. Aucun dispositif sécuritaire particulier n’a été déployé non plus le long de l’itinéraire emprunté par les marcheurs.

Kamela Haddoum.


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