Pompeo au Liban



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Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, se trouve au Liban, dernière étape de sa tournée régionale qui l’a mené au Koweït et en Israël. A Beyrouth, le chef de la diplomatie américaine a appelé le Liban à se démarquer de l’Iran et du Hezbollah. «Le Liban et le peuple libanais sont confrontés à un choix : avancer courageusement en tant que nation indépendante et fière, ou laisser les sombres ambitions de l’Iran et du Hezbollah dicter leur avenir», a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse à Beyrouth avec son homologue libanais, Gebran Bassil. Ce dernier a pourtant assuré que le mouvement chiite était «un parti politique», «pas une organisation terroriste». «Les États-Unis continueront à utiliser tous les moyens pacifiques pour étouffer le financement, la contrebande du réseau criminel et l’usage abusif de postes gouvernementaux» par le Hezbollah, a répondu M. Pompeo. Le Hezbollah gère trois ministères dans le nouveau gouvernement libanais. Il est considéré par Washington comme une organisation «terroriste». Mike Pompeo avait également exprimé ses inquiétudes face au parti chiite, en s’entretenant notamment avec le chef de l’Etat, Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berry, ainsi que le chef du gouvernement, Saad Hariri. Le Hezbollah avait rapidement réagi par l’intermédiaire d’un dignitaire religieux. «Qu’est-ce que les Libanais attendent de l’Amérique et de son ministre des Affaires étrangères (…) à part une incitation» à la division du peuple libanais, s’est interrogé Ali Damouch, lors de son prêche du vendredi.

La presse libanaise dénonce
Pour le quotidien Al-Akhbar, proche du Hezbollah, Mike Pompeo «menace le Liban». En Une, le journal L’Orient Le Jour écrit : Pompeo menace le Liban. Le quotidien An-Nahar, connu pour ses positions hostiles au parti chiite, estime que le chef de la diplomatie américaine a mené l’attaque contre le Hezbollah. Cela a conféré à la visite (du secrétaire d’Etat américain) un caractère enflammé, quelques heures après son début, fait remarquer An-Nahar, cité par le journal libanais. Le quotidien Al-Liwaa, également hostile au Hezbollah, parle d’«offensive diplomatique américaine au Liban», ayant pour objectif «de sortir l’Iran et démanteler le Hezbollah». Il estime que l’administration américaine veut «régler ses comptes avec l’Iran» au Liban, en «se réappropriant la scène libanaise». Le quotidien Al-Joumhouria, lui aussi proche du camp opposé au Hezbollah, parle d’un «message incendiaire» adressé au parti chiite par le secrétaire d’Etat américain. Mais le journal estime que Mike Pompeo n’a «rien apporté de nouveau» concernant les attentes autour de sa visite. Al Joumhouria souligne que le chef de la diplomatie US «s’est aligné sur les positions de l’administration Trump vis-à-vis du Liban et de la région». Il ajoute que le responsable américain «a parfaitement respecté le discours écrit à l’avance à Washington, sans en dévier d’une seule virgule ou d’un point», écrit le journal libanais.


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