Enième rassemblement devant le siège de la Centrale

Des syndicalistes de l’UGTA pour le départ de Sidi SaÏd

Les syndicalistes de l’UGTA réoccupent la rue. Des dizaines de syndicalistes ont organisé, hier, un rassemblement devant le siège de l’UGTA pour réclamer le départ de Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’organisation. Issus des différentes entreprises publiques, à l’instar de la CNAC, Cosider, CNAS, Arts et Culture, les syndicalistes ont été empêchés par la police d’entrer à l’intérieur de la Maison du peuple.

D’autres syndicalistes, soutiens de l’actuel secrétaire général, s’étaient rassemblés dans la vaste cour de la centrale syndicale. Regroupés sur le trottoir faisant face au siège de la centrale syndicale, les protestataires ont entonné, à l’unisson, des slogans exigeant le départ immédiat du premier responsable de la centrale syndicale. Des affiches accrochées sur les murs du lycée Idrissi portent des messages hostiles à l’actuel SG et ses différentes fédérations et unions locales : «UGTA, entre un immortel disparu, Aissat Idir, et un mort qui veut l’éternité, Sidi Saïd», «Nous exigeons l’assainissement de l’UGTA des pseudo-syndicalistes», «Société de gestion du CET de Djelfa, la wilaya de Djelfa réclame le départ de l’union de wilaya», «Vous serez jeté dans la poubelle de l’histoire», «Travailleurs des corps communs de la santé, ”Sidhoum Said” dégage».

Prenant la parole, Bitraoui Mounir, président du syndicat de la santé, s’est adressé aux syndicalistes «pro-Sidi Said» rassemblés à l’intérieur du siège : «Il (Sidi Saïd) a fait appel à des opportunistes qui sont venus à son secours. L’histoire ne leur pardonnera pas. Parmi nous, il y a des gens venus de Djelfa, Ouargla. Ils ont bravé le froid. Nous, nous avons la conviction que le SG de l’UGTA, ”Sidhoum Said”, le secrétariat national, les fédérations ont vendu les travailleurs…»

Pour le syndicaliste, la centrale ne défend pas les revendications des travailleurs, mais des intérêts personnels. «Celui qui veut faire business n’avait qu’à rejoindre l’UGTA. Le plus faible parmi ses membres a des usines, le plus faible a quatre appartements FNPOS et trois voitures. Nous leur disons : d’où vous vient tout ça ?», s’interroge Bitraoui. Les protestataires comptent parmi eux des délégués syndicaux radiés de leurs postes d’emploi. Ils n’ont pas pu être réintégrés, la centrale a préféré, déplorent-t-ils, «ne pas gêner les employeurs».

Licenciés avec huit autres de ses collègues de l’EPIC de la wilaya d’Alger, Arts et Culture, un délégué syndical dénonce sa tutelle. «Nous avons été licenciés après avoir dénoncé la mauvaise gestion et la dilapidation des deniers publics. Nous sommes dans cette situation depuis 27 mois. Ni l’union de wilaya, ni aucun organisme de l’UGTA ne nous est venu en aide. Les responsables du syndicat se renvoyaient la balle», s’indigne le syndicaliste, tenant de ses deux mains le drapeau national.

Pour cet ancien gardien de sécurité de l’établissement, la wilaya n’a pas pris la défense des travailleurs contre le responsable. «Le directeur de wilaya des EPIC n’a pas voulu nous recevoir dans son bureau, prétextant que c’est un conflit social, et que ce n’est pas de son ressort. Pourtant les dossiers ont été remis à lui, au ministère de l’Intérieur et à d’autres instances», peste-t-il, exigeant qu’une enquête soit lancée sur la création de l’EPIC et la gestion depuis les anciens directeurs.

Des défections sont signalées ces derniers jours à travers plusieurs structures de l’UGTA pour exiger le «départ immédiat» du SG de l’UGTA. «Sidi Saïd n’est pas au siège. Il n’osera pas venir. Et puis, franchement, il faut se réapproprier le siège qui a été fermé à double tour. Avant, il n’y avait pas ce portail. Le siège doit être rouvert», suggère un syndicaliste de la CNAS, montrant du doigt le portail massif gardé par la police. Idir Achour, porte-parole du syndicat autonome des lycées d’Algérie (CELA), venu soutenir les syndicalistes, abonde dans le même sens : «Nous sommes tous pour que l’UGTA revienne aux travailleurs.»