Quels gages ?



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Par R. Mahmoudi – L’annonce faite par le chef d’état-major de l’ANP appelant à l’application de l’article 102, si tardive ou si oblique soit-elle, est de nature à amorcer un processus salutaire de sortie de crise, alors que le pays entre dans sa sixième semaine de contestation.

Cependant, le rôle de l’institution militaire est aujourd’hui de donner des gages, à la fois en direction de la classe politique et du peuple – qu’il faut apprendre à compter désormais comme acteur à part entière – pour la réussite de cette transition tant redoutée. Maintenant qu’elle s’est engagée à trancher le nœud gordien, en prenant la décision de destituer le chef de l’Etat, il lui faudra donner des assurances quant au bon fonctionnement de toute la démarche et au retour à la légalité et faire face, dans le même temps, aux demandes pressantes de la rue, tout en veillant à la sécurité et à la stabilité du pays en général. En devenant pouvoir de fait, l’armée n’a plus le choix que de relever tous ces défis.

Mais, surtout, le commandement de l’ANP doit éviter de s’immiscer davantage dans le jeu politique. Sinon, ce serait la voie ouverte à toutes les ingérences étrangères qui guettent la moindre faille pour s’y engouffrer.

Le plus urgent, aujourd’hui, est d’apaiser les esprits et de répondre, même graduellement, mais par des gestes forts, aux grandes attentes d’une population qui aimerait bien croire à une possibilité de changement, après cette sentence de l’armée mais n’en voient pas encore des signes probants. L’acte VI des manifestations prévues ce vendredi sera un baromètre sérieux et, peut-être, déterminant de ce que sera la suite des événements.

R. M.


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