Images d’Algérie de Nadir Djama.. La beauté du pays mise en valeur



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Paru aux éditions «Collection Algérie» (Les éditions Nadir Djama I.S art), le beau livre «Images d’Algérie» de Nadir Djama n’est ni un guide de voyage ni une carte et encore moins un atlas mais juste une pure merveille artistique que ce magicien des couleurs a voulu partager avec les lecteurs.

En 500 photographies, «Images d’Algérie» offre au lecteur une grande partie de l’immense beauté de l’Algérie. Une beauté souvent muette mais que ce génie du cliché a su en faire des portraits parlants. En effet, à travers cet ouvrage, Nadir Djama nous offre un très beau livre, des images prises durant plus de 40 ans de voyages en pleine nature sauvage du fin fond de l’Algérie en passant du nord-extrême à son cœur battant, le Sahara. Alger, Tipaza, Mascara, Oran, Tlemcen, La grande Kabylie, Béjaïa, Sétif, Annaba, Ghardaïa, Djanet, La Casbah de Miliana, Nadir Djama a passé presque toutes les villes d’Algérie sous son objectif aiguisé. Et pourtant, ce livre est loin d’être un guide de voyage ou une carte, mais juste un ouvrage où Djama raconte son parcours et son infinie passion pour la photo.
Fabuleuses rencontres
«Je ne suis ni historien ni géographe, je suis photographe. Il y a des endroits que j’ai photographiés que je ne connaissais même pas… Je ne fais pas de la photo pour faire un atlas. Je prends seulement en photo ce qui me plaît, à savoir, la beauté», indique l’auteur dans son livre. «Est-ce l’appareil photo qui me conduit à travers le pays ou ce besoin d’évasion qui a provoqué ces milliers de clichés ? En marchant, en montant, en roulant ou en volant, j’ai sillonné durant des années toute cette étendue qui est l’Algérie. J’ai souvent forcé l’occasion de partir et tous les prétextes sont bons, travail ou simples sorties. Je vis de fabuleuses rencontres avec les êtres et avec la nature. Chaque photographie me replonge dans le bonheur simple de cette convivialité. On est vite apprivoisé par un sourire, un Salam Alikoum. Le thé et des boissons nous sont proposés, et parfois même, le gîte. Je suis comme un enfant. Je bouge, tourne autour du sujet, pour avoir le sujet de mon admiration, et ne pas trahir la scène. Avide, je ne rate rien. Je mets tout dans la boite. Un privilège que de regarder loin, à côté ou autour. Et de surcroît, la chance m’est donnée de partager toutes ces émotions dans ce livre. Beaucoup de ces prises de vue m’ont fait vibrer. Les vibrations sont dans mes souvenirs et les souvenirs dans mes pensées», écrit Djama en couverture de son livre. Préfacé par Améziane Ferhani et traduit en anglais, le beau livre de Djama comporte des photos qui datent aussi bien de 1977 que de 2016. Des photos qu’il a eu du mal à sélectionner parmi les milliers de clichés dont il dispose.
L’exigence
«Afin de conserver une seule aura, j’ai fabriqué ce livre moi même. Photographies, textes, mise en page, conception et exécution… Des mois, des nuits et des jours entiers de labeur, accroché à mon micro, je revivais toutes les émotions de mes sorties. Les photos sélectionnées ne représentent qu’une partie négligeable de ma photothèque. Et le choix a été ardu. La plus ancienne photographie du livre date de 1977 : mon premier séjour à Taghit. J’étais, alors, étudiant en physique…», écrit encore ce compositeur de photos dans son livre. Car, pour accompagner ses magnifiques photographies, l’auteur a, pour la première fois dans ses livres, accompagné ses photos de petits textes racontant ainsi l’émotion, l’aventure et l’histoire de l’objet, du paysage ou de la personne photographiés. Au-delà des paysages et des sites prestigieux, on retrouve aussi des photos d’anonymes ayant marqué Djama mais aussi d’habits et plats traditionnels. Un panorama complet et un bel hommage que Djama compte rééditer prochainement.
Par ailleurs, ce passionné de photo a dû se débrouiller seul comme à chaque fois, afin de pouvoir éditer son livre, puisque, l’impression et l’exigence esthétique est très difficile pour ce genre d’ouvrage et aucune aide n’est attribuée par l’Etat dans ce domaine. Né à Béjaïa en 1953, Nadir Djama est un physicien et universitaire (enseignant à l’Université de Bab Ezzouar) et photographe. Il a à son actif plusieurs expositions dans le cadre universitaire, au musée des arts modernes et contemporains d’Alger (MAMA), à l’Office Ryad El Feth ainsi qu’à l’étranger où il est souvent invité. En effet, Djama a exposé à Pékin, à l’University of the district of Columbia aux USA et à Milan (Italie). Très respecté et connu dans son domaine, Nadir Djama a fait des travaux de photographie uniques pour des agences internationales et d’autres plus spécialisées, comme pour le Métro d’Alger… Il a signé les premières publicités de l’opérateur téléphonique Djezzy et de Coca-Cola en Algérie. Très convoité pour son professionnalisme, sa technique et sa grande sensibilité, Nadir Djama a contribué dans plusieurs ouvrages d’art tels que «Algérie en héritage» et «L’Emir Abdelkader, l’épopée de la sagesse». Il a aussi réalisé ses propres ouvrages dont «Le livre d’or de la cuisine algérienne», «Bijoux et parures dans la tradition». En outre, pour ses projets en perspectives, Nadir Djama travaille sur un nouveau support qui mettra en valeur les artisans algériens et leurs créations. Un projet qu’il compte réaliser sous forme de reportage télévisé et qui le rapprochera plus de son grand rêve, le cinéma…
Sara Boualem


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