Exposition sur les Massacres du 17 octobre 1961.. Mesli dévoile son projet



...

Le plasticien algérien Tarik Mesli a dévoilé jeudi soir à Alger la première partie de son nouveau projet artistique entièrement dédié aux massacres du 17 octobre 1961 et particulièrement inspiré par la chute des manifestants jetés dans les eaux de la rivière de la Seine (Paris). Intitulé «Nous ne sommes pas des oiseaux», cette installation de Tarik Mesli rassemblant une trentaine de croquis et de peintures ainsi qu’une performance a été présentée cette semaine devant un public nombreux à l’espace d’art «Les ateliers sauvages» à Alger. Sur les murs de cet espace qui a accueilli le plasticien en résidence de création, Tarik Mesli présente un premier dessin d’un personnage représentant la chute. Ce personnage est reproduit une quinzaine de fois dans une posture similaire et les oeuvres sont accrochées à une hauteur décroissante pour donner l’illusion du mouvement de chute. Tarik Mesli a expliqué que le projet final «devrait aboutir à un long métrage dont le point de départ est le drame du 17 octobre 1961 et la chute de manifestants jetés dans la rivière et qui s’y sont noyés». Le titre de cette installation, «Nous ne sommes pas des oiseaux», vient d’une phrase qui a marqué l’esprit de l’artiste et qui était tagguée sur les quais de la Seine, a-t-il expliqué.
Une petite performance filmée a également été proposé au public présent durant laquelle Tarik Mesli, cagoulé, reproduit lui-même la chute d’un manifestant en se laissant tomber du haut d’un échafaudage avant de se relever et d’aller inscrire «Nous ne sommes pas des oiseaux» sur le mur des Ateliers sauvages. Cette performance représente une partie du travail réalisé durant cette résidence de création consistant à isoler la chute et à étirer cette action dans le temps. La nuit du 17 octobre 1961 à Paris des dizaines de milliers d’Algériens ont manifesté pacifiquement avec femmes et enfants contre le couvre-feu discriminatoire imposé par la police. Plusieurs milliers de manifestants ont été arrêtés, emprisonnés, torturés et des centaines ont été tués et jetés dans la Seine.
R. C.


Lire la suite sur Le Temps.