Théâtre à Batna.. Applaudissements mérités pour At’taouighe



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La générale de la pièce théâtrale intitulée At’taouighe, qui est l’aboutissement d’un projet entre la Coopérative Culturelle et Création et de la Diffusion de la ville de Batna et la Caisse de la promotion des arts et leur développement, a été présentée, ce mardi en soirée au théâtre régional de Batna (TRB).

La générale de la pièce théâtrale intitulée At’taouighe présentée mardi soir au théâtre régional de Batna a été bien applaudie par le public qui s’était déplacé en grand nombre pour se divertir et oublier son quotidien stressant. La salle était presque archicomble et l’équipe d’artistes a tenu son pari. La pièce du genre comique ayant but le divertissement met en scène trois membres d’une équipe d’éboueurs constituée d’un chauffeur (incarné par Hamid Merzoug) et les deux ripeurs (le jeune universitaire qui vient d’être embauché, interprété par Messaoud Hadjira et le vieil éboueur joué par Azzedine Benamor).
Suite à l’accident du camion à ordures qui entre en collision contre un poteau électrique, faute d’un bon guidage par le jeune éboueur, qui était préoccupé par la présence d’une jeune fille, au balcon (qu’on ne voit pas, mais qu’on entend sa voix), les événements s’emballent et les membres de l’équipe ” se déchirent “. Les accusations et les récits de leur quotidien prennent le dessus, le tout a pour fond une histoire d’amour ou un coup de cœur d’où le titre At’taouighe (je l’épouserai). L’idée de la pièce est simple. A l’aide de personnages caricaturaux et l’humour elle critique certaines mœurs et plaide pour la revalorisation de la profession d’éboueur. L’objectif assigné à la pièce de changer les idées à ses spectateurs a été atteint, quoique le texte devrait être épuré de quelques contradictions.
Décor satisfaisant, mais…
Pour les éléments scéniques, de l’avis de tous les comédiens et hommes de théâtre qui ont suivi le spectacle, ils ont tous joué un rôle dans la compréhension de la pièce et ils ont éclairé ou révélé l’action des personnages. Au sujet du rôle des objets et du décor, s’il a une fonction dramatique, morale ou esthétique, Azzedine Benamor, à la fois metteur en scène et comédien incarnant le rôle du vieil éboueur nous a répondu qu’il ne leur avait accordé qu’un rôle informatif pour aider le spectateur à comprendre le lieu où se déroule la pièce. Effectivement, personne ne dira le contraire, mais le public n’ a pas été mis ” dans l’ambiance ” souhaitée. Tel est l’avis de certains comédiens. Egalement, certains choix de vêtements nous apparaissent saugrenus, à l’image du chauffeur du camionde ramassage des ordures, qui porte un pantalon blanc sans que l’on sache pourquoi. Le décor, les costumes et les objets auraient pu prendre d’autres fonctions, qui dépassent largement la simple représentation de la réalité, et auraient participé à offrir de précieux indicateurs, qui auraient éclairé le spectateur sur les personnages. Par ailleurs, l’éclairage s’est limité à assurer sa fonction de rendre les acteurs et les décors visibles et était assez loin de créer cette image féérique et esthétique de donner plus d’effet à la pièce qui est comique.
D’une manière générale, les éléments au décor n’étaient pas trop excessifs et le metteur en scène a réussi à les mettre au service du ” tissu humain “. Pris dans un étau entre le choix esthétique et les obligations économiques, les membres de la coopérative ont finalement réussi à monter un spectacle de divertissement répondant à l’attente du public qui s’est déplacé en grand nombre pour assister et se dérider de son quotidien lourd et stressant. Les applaudissements à la fin de la pièce en disent largement sur la réussite du spectacle. Certes, la pièce théâtrale n’est pas une grande innovation, mais elle est largement mieux que certains spectacles fastidieux et futiles qui ont englouti des millions de centimes.
Aguellid Aguellil


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