Après la démission du président Bouteflika

Gaïd Salah reprend les Services de renseignement



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Conseiller à la sécurité du président Bouteflika, le général-major à la retraite Athmane Tartag, dit Bachir, et coordinateur des services algériens, n’est plus en poste depuis jeudi dernier, et les trois directions qu’il coordonnait et qui dépendaient de la présidence de la République (la sécurité intérieure, la sécurité extérieure et les services techniques), sont revenues à leur hiérarchie d’avant la restructuration, à savoir le ministère de la Défense nationale.

Son départ était prévisible étant donné que son poste dépendait directement du président de la République, démissionnaire depuis mardi dernier.

Que s’est-il donc passé pour qu’il soit démis de ses fonctions ? La question reste posée. Cependant, il est certain que le départ de Bouteflika allait inévitablement entraîner sa chute, surtout en raison de sa relation conflictuelle avec le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’Anp, Ahmed Gaïd Salah, qui avait demandé sa relève, il y a à peine quelques mois, alors que le frère-conseiller du Président, Saïd Bouteflika, s’y était opposé. Les deux hommes se connaissent bien pour avoir travaillé ensemble.

C’était après son débarquement de la DSI (Direction de la sécurité intérieure), poste que son patron, alors le général Toufik, lui avait confié pour faire de lui, entre 2011 et 2014, le n°2 des Services algériens.

Il est vite récupéré par le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, qui le nomme conseiller, et va jouer un rôle important dans cette «déstructuration» du DRS, pour sanctionner son patron qui avait «osé» enquêter sur les «hommes» du Président et évoqué l’article 88 (devenu 102), lorsque ce dernier était hospitalisé au Val-de-Grâce en France, l’été 2013.

De nombreux cadres du DRS ont ainsi été envoyés à la retraite, des directions du département rattachées au ministère de la Défense et d’autres à la présidence de la République, alors que des officiers supérieurs étaient poursuivis et incarcérés. L’institution du DRS a été totalement démembrée et son premier responsable démis de ses fonctions le 13 septembre 2015.

Quelques jours plus tard, Tartag est nommé conseiller à la sécurité auprès du Président, puis coordinateur des trois directions (sécurité intérieure, extérieure et technique), qui administrativement dépendent du ministère de la Défense, et organiquement du président de la République.

Pour les plus avertis, cette désignation à la tête des Services est en violation avec le code militaire qui interdit à un cadre (militaire) retraité de diriger ou commander une structure militaire. La relation entre Bachir Tartag et le chef d’état-major de l’Anp n’a fait que se dégrader, notamment depuis la reprise des relations entre Tartag et son ancien patron, le général Toufik, il y a près de six mois.

Mais, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et mis Gaïd Salah en colère est cette alliance entre les deux officiers supérieurs et le frère-conseiller du Président, Saïd Bouteflika, présenté comme faisant partie des forces non constitutionnelles qui décident à la place du chef de l’Etat, et qui avaient pour objectif de l’envoyer à la retraite.

Une telle position a signé la fin de Bachir Tartag et son départ était inévitable et les structures qu’il coordonnait reviennent de fait à leur ancienne hiérarchie, à savoir le ministère de la Défense, étant donné que tout le personnel est militaire. Il n’est pas le seul à payer de son poste. Le général-major Bendaoud, patron de la Sécurité extérieure, a été démis de ses fonctions et, à ce jour, personne ne sait qui prendra le relais.

Ces changements interviennent à un moment très difficile, où le pays vit des événements extrêmement dangereux à ses frontières, notamment avec la Libye, où les affrontements armés ont repris avec férocité à quelques centaines de kilomètres de nos limites territoriales.

Bien plus, la crise politique, que nous vivons depuis plus d’un mois, fait craindre le pire avec les menaces d’infiltration de mercenaires aux services de forces étrangères qui ne veulent pas que notre pays s’achemine vers la démocratie et la liberté. Souvent cités comme référence, les Services algériens ont connu de graves crises, liées surtout à des règlements de comptes, et des luttes de clans, souvent pour les mettre au service des hommes plutôt qu’à celui du pays.

De jeunes à la compétence avérée, maîtrisant parfaitement leur travail, formés sur terrain, ont été brimés, marginalisés ou envoyés à la retraite à un âge où ils sont censés prendre la relève à la tête des directions.

Aujourd’hui, il est plus qu’urgent de mettre de l’ordre dans la maison et d’unir les efforts pour faire face aux complots qui menacent l’intégrité de notre pays et de ses frontières. L’état-major de l’Anp, avec tous ses moyens matériels et ses effectifs humains mobilisés tout le long de nos frontières, ne peut à lui seul affronter une telle menace, s’il n’y a pas derrière une institution de renseignements assez forte pour anticiper et alerter sur les dangers.


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