Le porte-parole du gouvernement choisit le silence

Hormis une déclaration laconique le jour de sa nomination le 11 mars, et une brève réponse à la question d'un journaliste lors d'une conférence de presse le 14 mars, le Premier ministre continue à se taire.
Un mutisme total qui en inquiète plus d'un, d'autant que ses ministres tentent difficilement, lorsqu'ils ne sont pas hués par les citoyens, de sortir sur le terrain. Comme il a été souligné il y a quelques jours dans ces mêmes colonnes, le gouvernement Bedoui a choisi le silence, et ce au moment où la rue continue à se faire entendre depuis le 22 février. Pourquoi donc persister à se taire, à ne pas communiquer, surtout que la conjoncture que nous vivons appelle à garder le contact permanent avec l'opinion publique ? Pourquoi laisser le champ libre à certains médias et aux tenants des « fake news » pour distiller n'importe quoi ? Les observateurs restent perplexes. « Le Premier ministre désigné à la place d'Ahmed Ouyahia le 11 mars 2019 n'a pas soufflé mot. Silence radio. « Noureddine Bedoui ne s'est plus exprimé alors qu'il est censé le faire comme tout responsable de l'Exécutif qui se respecte, d'autant plus qu'il a nommé un ministre pour assumer cette mission : celui de la Communication, qui est aussi porte-parole du gouvernement », tonne-t-on.
Les observateurs considèrent que ce silence n'a pas lieu d'être. « Il est même inquiétant, d'autant plus que le pays vit une étape des plus incertaines. On n'a jamais vu cela, dans aucun pays. Un Premier ministre invisible alors que ses ministres s'expriment sans parcimonie », relève-t-on.
Les Algériens se demandent pourquoi Bedoui n'a pas jugé utile de charger le porte-parole du gouvernement de briefer la presse au moins une fois par semaine. « Bedoui a fermé tout. Aucun canal de communication n'existe au Premier ministère. Les médias, faute de déclarations officielles du successeur d'Ahmed Ouyahia, se perdent en conjectures, rendant ainsi la mission d'informer des plus délicates.