Mobilisation et détermination

Des blessés au terme de la marche



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Pour le huitième vendredi, la mobilisation du peuple se poursuit avec pugnacité et détermination. Force est de constater que lors des marches de ce vendredi plusieurs personnes ont été blessées en fin de journée. Les manifestants veulent aller jusqu'au bout de leur action et commencent à prendre conscience de l'importance de la structuration de ce mouvement populaire.

Une manifestation imposante dans la capitale hier a été caractérisée par la présence de différentes corporations en carrés. C'est notamment la famille universitaire qui est résolue à battre le pavé sans relâche. Enseignants et étudiants se donnent rendez-vous à la Grande poste, repère symbolique de ce mouvement populaire depuis son début le 22 février passé. L'objectif : maintenir le cap dans les revendications initiales du peuple, mais également soulever d'autres doléances concernant l'université. Ils scandent entre autres slogans : « Talib yourid solta terdja3 l chaâb » (l'étudiants demande que le pouvoir revienne au peuple). « Nous voulons l'application des articles 7 et 8 », lit-on sur une pancarte brandie par une étudiante. Ce groupe s'organise via les réseaux sociaux et tente de travailler en coordination avec les différents membres pour se tenir au courant de toutes les actions envisagées, nous fait savoir Hamza, un des étudiants. Faisant preuve d'une grande détermination, ces étudiants ont pu impressionner les résidents des différents quartiers par les chants patriotiques qu'ils entonnaient à tue-tête et avec grand patriotisme. Ils ont fait de Qassamen, Mine Djinalina et Watani Watani leur langage pour exprimer leur attachement indéfectible à ce pays. « Nous sommes sur le terrain depuis mardi passé. C'est pour dire au pouvoir en place que nous sommes déterminés à continuer notre combat de manière pacifique et civilisée pour atteindre notre objectif » nous dit Assma, étudiante à l'université d'Alger 3. Notre mot d'ordre est toujours « Silmya, Silmya … » et nous espérons voir le même comportement de la part des forces de l'ordre, souligne-t-elle.

Les anciens militaires sont l'autre catégorie fortement présente lors de ces marches hebdomadaires. Ils étaient une centaine avec leurs uniformes à se rassembler tôt le matin devant la statue de l'Emir Abdelkader au cœur d'Alger. Ces patriotes qui ont servi la partie des années durant sont là pour souligner leur adhésion à la volonté du peuple et coordonnent entre eux. « Nous exigeons de mettre fin à la machine de destruction actionnée pendant des décennies par la bande indigne et aux abois et qui recourt à la ruse pour se maintenir au pouvoir », tonne un ancien militaire devant une foule occupant toute la placette.

Par ailleurs, les habitants des divers quartiers se structurent en groupes pour entamer leur marche hebdomadaire juste après la prière du vendredi. Des marées humaines qui déferlent sur le centre d'Alger dans une ambiance bon enfant forment un décor hautement familial, faisant ainsi barrage aux groupuscules de délinquants visant à infiltrer les manifestations et à semer des troubles. A ce titre, Salim, un quadragénaire rencontré à la Place du 1er-Mai, nous fait part de réunions qui se tiennent entre résidents du quartier El Madania, Ex-Salembier, sur les hauteur, d'Alger. L'objectif, nous explique-t-il, est de s'organiser en comités de quartier et d'établir une plateforme des préoccupations des habitants de Salembier pour les soulever au moment opportun. Munis de leurs banderoles et pancartes, ces habitués des marches instaurent un climat de pacifisme et de civisme à saluer et font preuve d'une conscience à même de protéger le mouvement populaire contre l'essoufflement.


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