Le gouvernement Bedoui désavoué



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Il ne fait plus de doute que le gouvernement Bedoui est de plus en plus rejeté par la population. Lors de leurs premières sorties sur le terrain pour des inspections ou des inaugurations de projets, des ministres de ce gouvernement ont été obligés de faire face à la colère très visible des citoyens.
Le désaveu est total. Anticipant sur cette réaction de la population, le Premier ministre avait réuni jeudi dernier ses ministres pour leur signifier de faire le dos rond, de se taire et d'éviter les « provocations ». Il leur a recommandé d'ouvrir les canaux du dialogue, d'être patients envers leurs détracteurs et de résister jusqu'à la fin de leur mission, qui coïncide en principe avec la tenue de l'élection présidentielle en juillet prochain. Mais d'ici là, ce gouvernement aura de grosses difficultés pour faire passer la pilule et convaincre une population toujours en colère et qui le voit comme un symbole de l'ancien régime déchu.
Ce dimanche, la visite de travail du ministre de l'Energie Mohamed Arkab, dans la wilaya de Tébessa, a été annulée pour cause de rassemblement de dizaines de citoyens devant l'aéroport Larbi-Tebessi, l'invitant à "regagner la capitale".
L'avion de la délégation ministérielle avait atterri vers 13h à l'aéroport de Tébessa alors que des dizaines de citoyens étaient rassemblés pour exprimer leur "rejet du gouvernement actuel".
Les manifestants scandaient des mots d'ordre hostiles au système en place, dont notamment "gouvernement dégage" et " le gouvernement de Bedoui est illégal", ce qui a mené à l'annulation, deux heures après, de l'activité ministérielle.
Le ministre de l'Energie devait entamer sa visite, par la commune de Safsaf el Ouasra, à 40 km au sud de Tébessa, par une cérémonie de raccordement de plusieurs foyers de la région au réseau d'électricité rurale avant de se diriger vers la cimenterie de Ma Labiodh, où un exposé sur le secteur de l'énergie dans la wilaya devait lui être présenté.
Mohamed Arkab a été nommé ministre de l'Energie au sein du dernier gouvernement, formé le 31 mars dernier, et présidé par le Premier ministre Noureddine Bedoui.
Deux jours avant, trois ministres, ceux de l'Intérieur, de l'Habitat et des Ressources en eau ont été chassés par la population à Béchar. La semaine dernière, c'est le ministre des Travaux publics et des Transports qui a connu la même mésaventure lors d'une visite sur un chantier de métro du côté de Aïn Naâdja, à Alger.
On voit mal comment ce gouvernement, avec son armada de ministres, va réussir à convaincre les Algériens à aller au vote annoncé par Abdelkader Bensalah pour le 4 juillet. Déjà qu'une simple sortie de ses membres sur le terrain devient délicate et fortement déconseillée.


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