Solidarité Ghaba Story sort Ana Mansamehch



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Le jour où Bouteflika a demandé pardon au peuple algérien au lendemain de sa démission, ce sont les images de milliers de harraga dont les dépouilles ont été retrouvées en mer, de gardes communaux mutilés réprimés par les forces de l’ordre, et des médecins, chômeurs et étudiants violentés par la police qui ont ressurgi dans la mémoire de Djamel Gharbi.

Loin de la lumière et des médias, il a bercé de ses chants la révolte populaire qui unit les Algériens depuis plus de deux mois. Djamel, c’est de lui qu’il s’agit, est l’auteur-compositeur prolixe du groupe Ghaba Story de Ouargla, un géologue de formation qui ne quitte pas sa guitare sèche et rêve d’une Algérie unie et réconciliée.

C’est à l’issue de la huitième semaine du hirak que nous avons rencontré Djamel, reggaeman à la ressemblance frappante avec Bob Marley, son idole. Au sein de Ghaba Story, un groupe de jeunes ouarglis chantant le quotidien difficile des jeunes du pays, dédiant plusieurs chansons à l’Afrique dont ils appellent de leurs vœux l’émancipation et l’union depuis 2011, il participe chaque semaine à la mobilisation citoyenne et encadre le mouvement des étudiants pendant la semaine.

«Chaque rencontre avec le peuple m’inspire et stimule ma créativité qui se voit décuplée depuis le sursaut populaire qui nous anime et nous nourrit», dit-il. Des paroles touchantes qui décrivent la douleur et l’espoir à la fois. La sensibilité d’un artiste à l’écoute du peuple, issu des entrailles de l’Algérie, «où la diversité du relief n’exclut pas l’unicité de la souffrance», lance Gharbi.

Ghaba Story est l’histoire de trois musiciens qui chantent et s’exercent dans une palmeraie de Ouargla et s’entraident pour enregistrer leurs clips avec les moyens du bord. Smartphones dans la palmeraie, FL-Studio à la maison pour le mixage du son, les effets musicaux, un reggae bien local qui est aussi l’histoire d’une jungle en béton qui étouffe ses habitants dont le rêve est de se libérer.

Le mouvement dans la tête

Chanteur engagé ? Chanteur tout court, dit-il. C’est pourtant le choix d’un genre musical dans la pure tradition de la résistance contre l’injustice que le chanteur de Ghaba Story a fait avec un langage sobre qui ne caresse pas dans le sens du poil. Son look rasta et un relookage hirak ces dernières semaines ne laissent pas indifférents.

«Mon style s’inscrit dans la rhétorique anti-oppression et accompagne le mouvement de lutte pour la démocratie en Algérie et la lutte contre le régionalisme et le racisme dans le pays, une tendance à diviser le peuple selon l’appartenance géographique, ethnique ou confessionnelle qui doit disparaître dans l’Algérie de demain», confie le chanteur qui ajoute : «Nous avons chanté la fraternité et l’unité dans la diversité et l’acceptation de l’autre en rêvant du jour béni ou il n’y aura plus de discorde autour de nos différences mais plutôt un partage de tout ce qui est commun et fait notre richesse.».

L’année 2019 semble être celle de l’accomplissement des vœux de Djamel, au rythme du reggae, ses chansons rebelles accompagnent le mouvement de contestation de la société.

«Ce hirak est dans ma tête depuis 2011, j’attendais ce sursaut et cette prise de conscience et toutes mes chansons épousent les revendications et les espoirs de millions d’Algériens aujourd’hui dans les rues pour se libérer», explique-t-il ajoutant que la recouvrement de la dignité profitera à tous, «y compris aux artistes marginalisés parce qu’ils viennent de l’Algerie profonde et à ceux qui osent dénoncer l’injustice et se voient persona non grata dans les grands festivals».

L’amour et la fraternité, deux maîtres-mots chez Gharbi qui voudrait à travers des chansons comme Mama Africa et Let me cry my Africa réaffirmer l’appartenance au continent africain et la reconnaissance de l’africanité de l’Algérie dans le sens propre du terme.

Ce qui inquiète l’artiste en ce moment, c’est surtout la montée au créneau de faux profils sur les réseaux sociaux «visant à discréditer les militants qui ont œuvré pour que ce jour soit possible et la campagne de mise aux banc des accusés d’éventuels représentants de la mobilisation citoyenne qui viserait à saborder le mouvement», selon lui.

Et si Ana Mansamehch parle des opprimés qui ne pardonnent pas au pouvoir, Politique zbel, chaab hbel, zawali jhel pointe du doigt ceux qui surfent sur la vague dont la brosse cape et handicape, une jungle où les plus démunis souffrent en silence et où l’auteur décrie la politique du mensonge et des lèche-bottes.

Pour lui, le peuple a démontré avec ce hirak qu’il comprenait très bien ce qui lui arrivait et attendait le moment propice pour se révolter. Djamel Gharbi est optimiste quant à l’issue du hirak, il pense qu’une solution consensuelle viendra couronner les espérances et les sacrifices du peuple.


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