Pour éviter la déstabilisation, pour une sortie rapide de la crise politique en Algérie

sept (07) propositions



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L’immense majorité de la population a rejeté l’actuel chef d’Etat et tout le gouvernement où des ministres ont été hués lors de récents déplacements, montrant la confiance brisée avec les actuelles institutions. Or, sans confiance Etat-citoyens, point de bonne gouvernance. Dans ce cas, il est illusoire voire utopique de prévoir l’élection présidentielle pour le 04 juillet 2019 où l’on assisterait à un boycott massif ne résolvant en aucune manière la crise qui est avant tout politique, au contraire avec le risque de l’amplifier. Evitons le juridisme, aucune Constitution depuis l’indépendance politique à ce jour  n’a été réellement appliquée, ne devant pas confondre volonté  politique de changement  avec le cadre juridique, l’Algérie  ayant promulguée certaines lois les plus belles  du monde mais rarement appliquées. Pendant les suspensions temporaires de certaines constitutions, 1965, les années 1990,  les régimes ont continué à promulguer des lois qui ont  engagé tant le fonctionnement interne de la société que  les  accords internationaux. De ce fait, au vu  d’élections administrées (fraude), aucun parti  en ce mois d’avril 2019 ne connait exactement sa représentativité réelle, ne pouvant donc pas  dresser la réelle cartographie électorale. J’’émets dans ce cadre sept propositions,  les constitutionnalistes pouvant  trouver des solutions adéquates  conciliant  le respect de la constitution et la solution politique.
 1.- Devant la gravité de la situation, le vice ministre de la défense nationale Chef d’Etat Major de l’ANP ayant affirmé récemment  que toutes les solutions sont ouvertes pour trouver rapidement une issue à la crise, il y aura démission de l’actuel chef d’Etat , le Haut conseil de sécurité  peut désigner une personne au maximum  à cinq personnes, étant souhaitable trois  ( le chiffre doit être impair donnant deux voix au président) qui auront l’autorité de chef d’Etat, devant faire l’objet d’un minimum de consensus et surtout avoir une haute prohibité  morale ne devant pas se présenter à la future élection présidentielle.
2.-L’actuel gouvernement devant démissionner, la nouvelle présidence transitoire,  désignera un gouvernement  de compétences nationales non partisans, des personnes morales  chargés de gérer les affaires courantes jusqu’à la fin de l’année.
3. -La nouvelle présidence transitoire , installera et c’est l’aspect le plus important,  une commission indépendante de supervision des élections composée  de représentants de  la société civile dans sa diversité, les représentants  d’ El Hirak, les représentants des  partis politiques, et des  personnalités  candidats à l’élection présidentielle , avec des réseaux au niveau des wilayas et communes.
4.-Le ministère de l’intérieur, les walis (assurant seulement la logistique)  et les actuels APC à dominance FLN/RND  ne seront  pas ’concernés par cette supervision, la centralisation des résultats se faisant au niveau de la commission nationale et ce,  afin d’éviter  la fraude.
5.-La date de l’élection présidentielle devra avoir lieu le dernier trimestre 2019, avec une date précise
6.-L’ANP, en symbiose avec le mouvement populaire, (la sécurité permanente du pays devant impliquer la société), comme cela a été  souligné  par le haut commandement de l’ANP,  veillera  à des élections «  transparentes »   et accompagnera cette transition démocratique, pour revenir à ses missions constitutionnelles après l’élection présidentielle.
7.-Afin d’éviter le vide institutionnel, seul un Président légitime pourra réviser la constitution, dissoudre l’APN et le  Sénat  et tracer les profondes réformes politiques, sociales et économiques  qui doivent être contenues dans son programme.
En résumé, en ces moments de grands bouleversements géostratégiques, où toute Nation qui n’avance pas  recule forcément, espérons que la raison l’emportera sur les passions, devant être réaliste  et privilégier    uniquement les intérêts supérieurs du pays pour une profonde transformation politique et économique car  entre 1963 et 2019 la nature du pouvoir n’a pas changé de fond mais seulement de formes  dominé par les  liens dialectiques, rente, monopole et logique rentière : pour preuve directement et indirectement 98% des recettes en devises provenant de Sonatach, qui est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach. Espérons une Algérie nouvelle, souhaitée par l’immense majorité de la population où dominera un Etat de Droit, la Moralité et  la lutte contre la corruption, mais  qui ne se fera pas par une baguette magique, demandant du temps. Les forces réformistes émergentes   seront soumises au blocage des forces conservatrices  rentières  présentes dans tous les  appareils d’Etat, mais devant  éviter durant cette phase difficile des règlements de comptes inutiles facteur de déstabilisation, passant par   une justice véritablement  indépendante.  Espérons  un équilibre des pouvoirs, plus de décentralisation afin de rapprocher l’Etat du citoyen, évitant cette centralisation monarchique et une concurrence loyale entre les différents candidats lors de la prochaine élection présidentielle se fondant sur des idées innovantes opérationnelles.  Le  défi du futur de l’Algérie peut se résumer ainsi : soit une véritable stratégie d’adaptation à ce monde turbulent et instable, de profondes réformes afin de favoriser le développement durable ou  une régression de l’Algérie tant dans le domaine économique, social, politique et militaire. Le  véritable  pouvoir économique mondial et l’influence diplomatique   repose sur une économie forte,  où les deux  pivots du développement du XXIème siècle sont la bonne gouvernance et la maitrise du savoir étant l’’aube de la quatrième révolution économique mondiale 2020/2030. La crise politique en Algérie, conditionnant sa sécurité, doit être révolue impérativement avant la fin de l’année 2019, sinon il y a risque d’une  récession économique et sociale, allant droit à la cessation de paiement  et donc un retour au FMI horizon 2021/2022. Dans ce cas,  il serait illusoire de parler  d’indépendance politique et économique, sans compter du fait des tensions au niveau de la région, des impacts géostratégiques.
 Références -Cette présente analyse  s’inscrit dans le prolongement de trois contributions parues au niveau international (Africa Presse Paris ) , avant le 22 février 2019  le déclenchement d’El Hirak (Pr A. Mebtoul (1/3) : -« Le développement de Algérie implique la réforme du système politique »  8 août 2018 - Pr A. Mebtoul (2/3) :« Il est urgent d’adapter nos partis politiques algériens, pour la majorité liés à des intérêts de rente » 9 août 2018 - Pr A. Mebtoul  (3/3) : « Pas de développement pour l’Algérie sans vision stratégique d’une économie hors hydrocarbures » 10 août 2018)  Pr A. MEBTOUL : « Les cris de la jeunesse d’Algérie pour un profond changement doivent être entendus »  5 mars 2019. AfricaPresse Paris France- -Ouvrage collectif « les enjeux géostratégiques de l’intégration du grand Maghreb » Edition Harmattan Paris/ France – 2015 sous la direction d’Abderrahmane Mebtoul et de Camille  Sari deux ouvrages (1050 pages)  Le premier ouvrage collectif s’intitule,  « quelle gouvernance  et quelles institutions au Maghreb face aux enjeux géostratégiques ».  Le second ouvrage collectif traite  « de l’intégration économique maghrébine, un destin obligé. Contribution du professeur Abderrahmane Mebtoul  Institut Français des Relations Internationales – IFRI- « La coopération Europe/Maghreb face aux enjeux géostratégiques 55 pages 04 avril  2011 »  et  du même auteur «   la problématique de la sphère informelle au Maghreb (IFRI 28 pages 03 décembre 2013).   -Interviews à l’American Herald Tribune 28 décembre 2016 (58 pages)  et au quotidien financier français la Tribune.fr mars 2017  « toute déstabilisation de l’Algérie aurait un impact sur l’espace méditerranéen et africain »- Pr Abderrahmane Mebtoul-  à l’American Herald Tribune  - 11 aout 2018   sur le bilan et les perspectives de l’économie algérienne 2018/2020/2030 (14 pages)

 


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