Crise libyenne

Pour l’ONU et Salamé, le pire est à craindre



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L ’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a mis en garde contre un «embrasement généralisé» en Libye après le lancement par le maréchal Khalifa Haftar d’une offensive sur Tripoli.

Les combats continuent à faire rage au sud de Tripoli, les lignes de front se situant entre 12 et 50 km de la capitale libyenne. M. Salamé a estimé, jeudi, que l’offensive lancée le 4 avril par l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) contre la capitale, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez Al Sarraj, reconnu par la communauté internationale, avait abouti à une «impasse». Preuve de cette impasse, le procureur général militaire du GNA a émis un mandat d’arrêt contre M. Haftar, en réponse à un mandat d’arrêt émis par l’ANL contre Fayez Al Sarraj. Le GNA «œuvre pour le lancement d’un mandat d’arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI)» à l’encontre de M. Haftar, accusé de «crimes de guerre», selon un porte-parole du GNA.

A la demande de la présidence allemande, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni, jeudi à New York, sur la Libye. Divisé, il n’a toutefois pas établi de stratégie claire pour réclamer rapidement un cessez-le-feu aux belligérants. Les Etats-Unis et la Russie s’opposent toujours sur un projet de résolution présenté depuis lundi par le Royaume-Uni, et réclamant un cessez-le-feu et un accès humanitaire inconditionnel aux zones de combats près de Tripoli.

Ghassan Salamé avait pourtant réclamé, jeudi soir, au Conseil de sécurité qu’il prenne une position forte sur les violations de l’embargo sur les armes. Depuis le 4 avril et le début de l’offensive de l’ANL sur Tripoli, 205 personnes ont péri et 913 ont été blessées, dont des civils, selon un dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

M. Salamé a soutenu, dans un entretien accordé jeudi à l’AFP, que des «divisions internationales ont encouragé» le maréchal Haftar à lancer l’assaut.

Divisions internationales

«L’unité de la communauté internationale sur la Libye était une unité superficielle et de circonstance», a-t-il déclaré, pointant les intérêts économiques dans ce pays pétrolier. «Il y a des pays qui ont auparavant investi dans M. Haftar comme un champion de la lutte antiterroriste et il est vrai que M. Haftar a été actif à leurs yeux et a réussi à Benghazi, Derna, ou plus récemment dans le Sud à neutraliser des cellules terroristes. Ils ne vont pas le lâcher maintenant, même s’ils ne sont pas d’accord avec son attaque sur Tripoli», a-t-il dit sans nommer de pays. A Tripoli, le ministre de l’Intérieur du GNA, Fathi Bach Agha, a accusé pour la première fois directement la France de soutenir M. Haftar.

Il a ordonné «la suspension de tout lien» de son ministère «avec la partie française dans le cadre des accords sécuritaires bilatéraux (…) à cause de la position du gouvernement français soutenant le criminel Haftar». La France a réfuté ces accusations «complètement infondées». «La France soutient le gouvernement légitime du Premier ministre Fayez Al Sarraj et la médiation de l’ONU pour une solution politique inclusive en Libye», a déclaré la présidence française.

Quid de la suite des événements ? Le maréchal Haftar ne veut pas, pour le moment, entendre parler d’une suspension de l’offensive contre Tripoli. Fayez Al Sarraj refuse, quant à lui, tout processus politique en l’absence d’un cessez-le-feu et d’un retrait sur les lignes d’avant le 4 avril. «Nous avons travaillé pendant un an entier à la préparation de quelque chose qui n’a pas de précédent en Libye, c’est-à-dire une conférence nationale réunissant tout le monde (…) Et voilà que ces efforts partent en fumée», a regretté M. Salamé impuissant.


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