Gaïd Salah, l’ombre de Bouteflika, le contre-exemple égyptien



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L’armée est plus que jamais au centre du jeu politique. Et à la veille de vendredi, le 9e depuis le 22 février, la situation, loin de tout à fait s’éclaircir, a évolué d’un cran. L’évènement, ce n’est plus Tayeb Belaïz, balayé par le mouvement populaire – bien qu’il reste encore «deux B» — mais l’intervention du chef d’état-major Gaïd Salah qui ne semble plus considérer sa feuille de route comme quelque chose de gravé dans le marbre. 
On retiendra de ce discours, intervenant le jour même où des dizaines de milliers d’étudiants manifestaient partout dans le pays, cet avertissement ciblant nommément l’ancien chef de l’ex-DRS (Département de prévention et de sécurité, aujourd’hui restructuré) le général à la retraite Mohamed Mediene, accusé de «conspirer» et d’«entraver les solutions de sortie de crise». 
De quoi s’est rendu coupable l’ex-chef des services ? Et pour qui roule-t-il ? Les Algériens, qui ne sont pas dans le secret de ce qui se trame dans les arcanes du pouvoir, aimeraient bien le savoir. D’autant que le 2 avril, au lendemain de la démission de Bouteflika, Mohamed Mediene, de concert avec Saïd Bouteflika, avait contacté l’ancien Président Zeroual pour lui proposer de prendre les clés de la maison Algérie durant la période de transition, et sans doute bien plus.(1) Ce qui a alors provoqué une réunion dans l’urgence de l’état-major de l’armée, qui a annoncé ne plus vouloir se soumettre aux décisions venant de la présidence et exigé que soit «appliqué immédiatement» l’article 102 !  
Une chose est sûre, l’ombre de Bouteflika et des réseaux l’ayant servi, dont les salafistes, plane encore sur le pays. 
Au-delà des appels à la sagesse et à la patience lancés aux Algériens, Gaïd Salah a semblé prendre ses distances avec les violences de vendredi dernier, qui ne sont rien d’autre que des provocations ayant pour but de faire déraper des manifestations pacifiques vers des affrontements préjudiciables. «Des instructions claires et sans équivoque pour la protection des citoyens, notamment lors des marches», a-t-il assuré.  
Cette fraternité entre forces de l’ordre et manifestants venus exprimer pacifiquement dans une ambiance bon enfant leur envie d’une autre Algérie, dérange-t-elle certains milieux tapis à l’ombre du pouvoir, qui ne veulent pas réaliser que les temps ont changé ? En tout cas, c’est ma conviction, l’Algérie dont rêve cette jeunesse n’est pas celle que veut leur proposer une certaine opposition parmi laquelle figurent les «zombies» de l’ex-FIS et les résidus bouteflikiens qu’il ne faudrait pas sous-estimer. Ou encore, les Belkhadem et consorts, qui attendent le moment pour sortir du bois et se présenter en alternative. 
Le fait marquant est qu’en affirmant que «toutes les options restent ouvertes afin de surmonter les difficultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais», l’armée n’a pas fermé la porte. Est-ce à dire que la fenêtre est entrouverte pour une transition gérée en dehors du système politique actuel et du personnel politique qui l’a servi sans état d’âme ? A voir… 
En tout cas, s’il y a une chose à ne pas faire – l’Algérie a déjà lourdement payé le prix durant la décennie noire – c’est ce qui se fait aujourd’hui dans l’Égypte du maréchal-Président Abdelfateh Al-Sissi où le Parlement a voté un amendement constitutionnel lui permettant de rester au pouvoir jusqu’en 2030 ! Avec à la clé d’autres dispositions constitutionnelles visant à renforcer davantage la répression envers l’opposition démocratique. 
L’Égypte de Sissi, c’est le parfait exemple d’un mouvement populaire ayant provoqué la chute du Président Morsli avant d’être confisqué par les militaires, avec l’appui des salafistes égyptiens, de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis. Le tout avec l’aval des Etats-Unis de Donald Trump et de la France d’Emmanuel Macron. Transmis aux naïfs Algériens, pas si naïfs que ça, qui attendent un soutien occidental au «Hirak». 
H. Z.
 
(1) Dans une lettre adressée le 2 avril à plusieurs médias, Liamine Zeroual confirmait que le général Mediene lui avait proposé de présider une instance de transition, offre qu’il a rejetée. 

 


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